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La Turquie avance sur le chemin de l'Europe

Auteur : Elisabeth cadot/édition:Jean-Michel Bos16 septembre 2010

Un « oui » franc et massif de la Turquie au référendum proposant une nouvelle constitution: avec 57,9% des voix le premier ministre turc Erdogan a remporté haut la main son défi politique.

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Il veut moderniser la Turquie: le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan obtient un soutien massifImage : AP

La nouvelle constitution vise à renforcer la démocratie et les droits individuels mais également à restreindre les pouvoirs de l’armée. Le ministre des affaires étrangères allemand Guido Westerwelle a qualifié ce référendum et son résultat « d’un pas important sur le chemin de la Turquie vers l’Europe ». Mais les Européens sont-ils prêts à accepter la Turquie dans la famille européenne? Günter Seufert, spécialiste de la Fondation des Sciences politiques de Berlin (Stiftung Wissenschaft und Politik) est sceptique :

« La démocratisation de la Turquie est une des conditions pour l’adhésion Mais en même temps il y a encore beaucoup d’autres obstacles comme la question de la liberté de circulation des travailleurs turcs mais aussi la grande peur en Europe, notamment en France et en Allemagne vis-à-vis de l’intégration des musulmans. Et le résultat de ce référendum n’a aucune influence sur ce point."

Das Archivbild vom 04.06.1997 zeigt ein türkisches Straßencafe in Berlin-Kreuzberg. In der Hauptstadt leben rund 127.000 Türken. - Die Berliner Ausländerbeauftragte Barbara John hatte die in Deutschland lebenden Türken am Wochenende (07./08.04.2001) aufgefordert, mehr Integrationsbereitschaft zu zeigen. Ein wichtiger Schritt sei eine Sprachkurspflicht für alle. Obwohl mittlerweile die dritte und vierte Generation türkischer Einwanderer in Deutschland lebe, könne ein Teil gar nicht oder nur radebrechend Deutsch, sagte sie der Zeitung «Welt am Sonntag». dpa/lbn (zu dpa 2652 vom 09.04.2001)
Comment intégrer les populations musulmanes? Une question sensible pour les EuropéensImage : picture-alliance / dpa/dpaweb

48% des Européens seraient hostiles, d’après un sondage du German Marshall Fund, à une adhésion de la Turquie. Le ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle a mis en garde contre cette attitude. La Turquie, a-t-il déclaré, risque de se sentir repoussée. Est-ce un risque ?

"Le fait que la Turquie se sente repoussée ne cause aux européens des maux de tête que lorsqu’ils se rendent compte qu’elle est devenue dans sa région un acteur politique majeur. Et c’est exactement ce qui se passe. La Turquie affiche une croissance économique de 10% cette année, elle a – et c’est nouveau - des réseaux très bien établis dans le Caucase, au Moyen-Orient et aux Balkans…Elle a pris beaucoup d’importance. Il devient difficile de la lier aux stratégies et aux politiques européennes…"

Lassitude turque

Cela fait cinq ans que les négociations d’adhésion avec la Turquie ont débuté et piétinent. Notamment à cause de l’opposition de plusieurs pays, dont les deux poids lourds, l’Allemagne et la France. Ils redoutent l’arrivée de ce grand pays de 73 millions d’habitants presque tous musulmans. Alors Günter Seufert combien de temps peuvent encore durer ces négociations ?

"Nous savons tous qu’il n’y a pas de date butoir pour la bonne raison que personne ne sait si cette adhésion aura vraiment lieu. Aujourd’hui l’UE agit comme si la Turquie devait réellement entrer un jour dans la famille européenne mais tout le monde sait que ça n’est pas clair et la Turquie le sait aussi. Et elle dit même que lorsqu’elle aura rempli tous les critères d’adhésion et qu’on l’acceptera, peut-être cela ne l’intéressera plus."

En 2004, un an avant l’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie, 74% des Turcs étaient favorables à une intégration à l’Europe d’après un sondage du German Marshall Fund. Aujourd’hui ils ne seraient plus que 38%, toujours selon cette source. Les Turcs commencent à regarder ailleurs. Notamment vers le Proche Orient. Ils sont quelque 20% (soit un doublement en un an) à réclamer plus de coopération avec ces partenaires-là. Les Européens seraient –ils en train de manquer un rendez-vous important ? C’est l’impression de Günter Seufert:

« Les problèmes de politique intérieure de nombreux pays européens – comme des Etats-Unis d’ailleurs – sont liés à la confrontation entre une société chrétienne laïque d’un côté et des états ou des populations musulmanes de l’autre. Et c’est pourquoi une adhésion de la Turquie à l’UE serait plus qu’un symbole, elle montrerait qu’une coopération et un partenariat politique sont possible au-delà de cette frontière culturelle. »

La nouvelle constitution ne sera pas prête avant les législatives de juillet 2011, vient de faire savoir le gouvernement turc. D’ici là le Parlement actuel travaillera à l’harmonisation de la législation turque avec les textes de l’union européenne.

Des Roms en partance

Comme les Roms de Roumanie, les Roms de République tchèque sont nombreux à espérer une vie meilleure, loin de leur pays natal, où ils seraient aujourd’hui entre 250 et 300 000. En 2007, ils ont été des milliers à demander l’asile au Canada, ce qui a poussé Ottawa a réintroduire récemment l’obligation de visas pour les citoyens tchèques. Entre temps, les Roms ont presque tous été expulsés et sont rentrés en République tchèque. Un retour difficile, après plusieurs mois d’absence, pour la majorité d’entre eux, comme pour ceux de Vimperk, une petite ville tchèque située près des frontières allemande et autrichienne. Près de la moitié des Roms de Vimperk avait tenté de vivre le rêve canadien. Reportage, à Vimperk, d'Alexis Rosenzweig.