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La violence au Proche-Orient

Christophe LASCOMBES18 juillet 2006

La campagne militaire menée par Israël au Liban a déjà coûté la vie à 227 personnes, en majorité des civils et Tsahal annonce que les opérations militaires pourraient durer encore pendant quelques semaines, n’excluant même plus une offensive terrestre. Les réactions internationales ne manquent pas, de même que les commentaires dans la presse allemande de ce matin.

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Au Sud-Liban, l'apaisement n'est pas en vue malgré les exhortations de la communauté internationale aux deux camps de modérer leurs actions.
Au Sud-Liban, l'apaisement n'est pas en vue malgré les exhortations de la communauté internationale aux deux camps de modérer leurs actions.Image : AP

Voilà le résultat des nombreuses erreurs de la politique de George Bush, observe le Kölner Stadt Anzeiger. La plus grave étant le strict refus d’intégrer la Syrie et l’Iran dans les efforts diplomatiques au Proche-Orient. Certes, ces deux pays n’attirent guère de sympathies. Il n’en reste pas moins vrai que Damas et Téhéran ont partie liée avec les forces politiques qui agissent dans la région.

Une intervention étrangère est plus qu’urgente pour empêcher que ce conflit échappe à tout contrôle, alerte Die Welt. Il ne faut pas attendre la moindre volonté de compromis, ni de la part d’Israël sans cesse agressé, ni du Hezbollah qui, éperonné et équipé par des éminences grises syriennes et iraniennes, se considère comme le fer de lance du monde islamique contre l’ennemi sioniste. Seulement ici, le prix de cet affrontement est payé par les centaines de civils qui meurent des deux côtés, victimes de ce combat que ni les milices chiites, ni l’armée israélienne suréquipée ne pourront remporter.

Même vision des choses pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui une force neutre, si elle devait être une alternative sérieuse, devrait contrôler la quasi-totalité du Liban, procéder au désarmement des milices Hezbollah et assurer la sécurité dans une large zone des deux côtés de la frontière israélo-libanaise. Cela aurait pour mérite de calmer la situation à moyen terme et au vu des risques d’explosion de cette poudrière qu’est le Proche-Orient, cela serait déjà beaucoup. La question est : l’ONU suivra-t-elle cette voie ?

D’autant que cette option risque de se heurter à une vive opposition tant de la part d’Israël que de Washington, remarque la Tageszeitung. C’est ainsi qu’on peut s’attendre non pas à un renforcement de la présence onusienne dans la région mais bien plutôt à un retrait. D’ailleurs, les organisations humanitaires ont déjà commencé à évacuer leurs personnels.

Il existe déjà une force onusienne au Sud-Liban, depuis 28 ans, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Seulement, qu’a-t-elle pu faire jusqu’ici à part compter les roquettes tirées par le Hezbollah vers Israël et les violations de l’espace aérien libanais effectuées par les jets israéliens. Sans désarmement des milices Hezbollah, il n’y aura pas de paix. Et sans reprise du rapprochement entre Israéliens et Palestiniens non plus. Le Hezbollah continuera alors d’exploiter politiquement le conflit palestinien et toute nouvelle mission de l’ONU n’aura alors d’autre choix que de compter les roquettes qui passeront au-dessus des têtes de ses soldats. Comme d’habitude.