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L'accord palestinien

Christophe LASCOMBES28 juin 2006

L’accord d’entente nationale intervenu hier entre les organisations rivales palestiniennes Hamas et Fatah et qui fait office de reconnaissance implicite de l’état d’Israël, fait aujourd’hui l’objet de nombreux commentaires dans la presse allemande.

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Avancée historique ou espoir vain : l'accord signé hier entre le Fatah et le Hamas reconnaît implicitement l'état d'Israël.
Avancée historique ou espoir vain : l'accord signé hier entre le Fatah et le Hamas reconnaît implicitement l'état d'Israël.Image : AP

Ce manifeste en faveur d’un état dans les frontières de 1967 ne met pas fin pour autant à la lutte fratricide entre le Fatah et le Hamas, avertit la Taqeszeitung. On est encore loin de disposer d’un gouvernement palestinien qui fonctionne et qui jouisse de la reconnaissance nécessaire des groupes militaires et fractions politiques de son électorat. C’est pourtant là une condition préalable incontournable pour bénéficier de l’aide et de la reconnaissance de la communauté internationale et prouver à Israël que les Palestiniens sont de vrais interlocuteurs.

Pour la Frankfurter Rundschau, malgré l’incursion du commando en territoire israélien et l’enlèvement d’un soldat de Tsahal, cet accord est un pas important vers la paix intérieure dans la bande de Gaza. Il démontre qu’au-delà des fanatismes, il existe un Hamas pragmatique. En outre, il offre au président Abbas une occasion en or pour annuler le référendum projeté que les forces modérées du pays auraient vraisemblablement perdu.

L’espoir n’est pas de mise à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cet enlèvement du jeune caporal israélien vise non seulement Israël mais menace aussi ceux que l’on soupçonne, à Ramallah, de céder aux injonctions de Mahmoud Abbas et de reconnaître, même indirectement, Israël. Le Hamas est ainsi menacé de scission, entre les modérés qui suivent Ismaïl Hanyieh et son gouvernement, et les ultras qui rejettent tout compromis.

La Süddeutsche Zeitung conclut : si le jeune soldat n’est pas libéré rapidement et surtout sain et sauf, l’accord trouvé deviendra caduque. Le gouvernement israélien se verra contraint d’agir. En cas d’intervention militaire dans la Bande de Gaza, ni le Hamas, ni le Fatah ne pourront contrôler la situation. En effet, les neuf cas précédents d’enlèvement de soldats israéliens se sont tous terminés par la mort des otages et ont à chaque fois entraîné une nouvelle escalade du conflit.