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L'Afrique comme alternative pour le gaz naturel?

24 juin 2010

La querelle qui opposait le Bélarus à Gasprom semble être réglée. Il n'empêche que les pays ouest-européens commencent à prospecter en Afrique pour s'approvisionner en gaz naturel.

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Le transport de gaz liquéfié se fait par cargoImage : AP

Stefan Liebing est presque toujours en déplacement. Il est responsable du secteur international au sein d'une grande entreprise allemande spécialisée dans l'approvisionnement en énergie : EnBW. De plus en plus, il est envoyé en mission en Afrique, où se trouvent 8% des réserves mondiales de gaz naturel.

„Ce qui est intéressant, c'est que beaucoup de gisements ne sont pas encore aux mains des grands consortiums internationaux, contrairement aux gisements de pétrole ou de gaz d'autres régions du monde.“

Algerien Baustelle Erdgas
Construction d'un pipeline dans le SaharaImage : picture-alliance/ dpa

Pour pouvoir pleinement exporter le gaz africain vers l'Europe, il faut cependant encore travailler à la réduction du coût du transport. Pour l'instant, il n'existe que deux façons d'acheminer ce gaz. Soit les pipelines, et il en existe déjà un qui relie l'Afrique du Nord à l'Europe – il devrait être prolongé en direction de l'Afrique de l'ouest, soit la liquéfaction. Le gaz en provenance du Nigeria, du Cameroun ou de l'Angola est liquéfié avant d'être acheminé par bateau en Europe où il retrouve ensuite son état gazeux. Un procédé trop onéreux pour de nombreuses entreprises, qui amène à un grand gâchis, notamment dans le Delta du Niger, où les surplus de gaz extraits sont tout bonnement brûlés. David Ugolor, membre nigérian du réseau africain pour l'environnement et la justice économique, ne comprend pas.

« Pour les entreprises, il est plus rentable de mettre le feu au gaz que de le transformer. Pourtant, les Nigérians en auraient bien besoin pour leur consommation d'énergie. »


Le Nigeria a beau abriter les plus grands gisements de gaz naturel au monde, la population est mal approvisionnée et les coupures d'électricité sont monnaie courante. Ce qui fait fuir certains investisseurs étrangers, vers le Ghana par exemple. Et malgré le développement de l'exploitation des gisements off-shore prévu par les multinationales dans les prochaines années au large de côtes africaines, la population locale, elle, va devoir prendre son mal en patience.


Auteurs: Adrian Kriesch, Sandrine Blanchard
Edition: Georges Ibrahim Tounkara