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L'Afrique dans la présidentielle française

Claire-Marie Kostmann
23 mars 2017

Le 23 avril, les électeurs français voteront pour le premier tour de la présidentielle. Que contient le programme des candidats au sujet de l'Afrique, alors que la France est présente militairement sur le continent?

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Mali Gao Operation Barkhane Kinder und französische Soldaten
Image : Getty Images/AFP/P. Desmazes

À gauche de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise, est sans doute celui qui a le plus de propositions. Il veut par exemple "en finir avec les dictateurs prédateurs africains et garantir la démocratie". Un appel signé par plusieurs personnalités africaines, comme le Burundais Léonard Nyangoma ou le Gabonais Bruno Ondo Mintsa, de la coalition "Tournons La Page" invite les "Africains et Africaines de France" à voter pour l'ancien socialiste.

Französische Präsidentschaftskandidaten 2012 Philippe Poutou
Philippe Poutou ne veut plus d'interventions militaires françaises en AfriqueImage : Reuters

Philippe Poutou, le candidat ouvrier du Nouveau Parti Anticapitaliste, prône l'arrêt des interventions militaires françaises à l'étranger, donc en Centrafrique ou au Mali. La candidate de Lutte ouvrière défend elle "la liberté de circulation et d'installation pour tous les exploités de cette terre". Si Nathalie Artaud est élue, elle compte accueillir "les migrants à bras ouverts". Quant au candidat socialiste Benoît Hamon, qui a passé une partie de son enfance au Sénégal, il se montre vague: tout en soutenant les opérations militaires extérieures, il veut que "la France accompagne les transitions avec [ses] partenaires d'Afrique, en Méditerranée et au Sahel."

Polémique sur la colonisation

Pour le centriste Emmanuel Macron, "la présence française a globalement reculé au Maghreb et en Afrique, un "continent frère". "Ce sont nos partenaires privilégiés" affirme le centriste, sans donner davantage de détails. On retiendra que ses déclarations en Algérie sur la colonisation - qu'il a qualifiée de "crime contre l'humanité" - ont provoqué un tollé en France. Au contraire, pour le candidat des Républicains François Fillon, la "France n'est pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique". L'ex-Premier ministre, qui s'est déjà rendu au Niger et au Mali, veut réduire "l'immigration légale au strict minumum", sans toutefois donner de chiffres.

Le miroir aux alouettes de Marien Le Pen

Quant à Marine Le Pen, vous pouvez réécouter l'interview avec Jean-Yves Camus, directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès. Le parti d'extrême-droite met en avant son discours de fermeté et sa volonté de promouvoir la souveraineté. Un discours qui plaît à beaucoup d'Africains, qui semblent oublier un peu trop vite que si le parti arrive au pouvoir, il fermera les frontières de la France, rappelle Jean-Yves Camus. 

À droite toujours, le candidat souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan, veut "lancer un plan Marshall pour l'Afrique", idée déjà initiée par les Allemands. Il veut aussi "une Union pour la Méditerranée" - là encore, l'idée n'est pas nouvelle. Elle avait été émise par l'ancien président français Nicolas Sarkozy et n'a pas réussi à prendre l'envergure annoncée à l'époque.