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Le terrorisme jihadiste menace l'Afrique de l'ouest

Philippe Pognan18 mars 2016

Après les attentats des derniers mois au Mali, au Burkina Faso ou en Côte d'Ivoire, les pays d'Afrique de l'ouest redoutent que le terrorisme prenne de l'ampleur dans leur région.

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Senegal Polizei Kontrollen in Dakar
Image : Getty Images/AFP/Seyllou

Sous le titre: "La peur du terrorisme grandit au Sénégal " , le quotidien Neues Deutschland estime qu'aucun pays en Afrique de l'Ouest, pas même le Sénégal peut se croire à l'abri .

Après les attaques terroristes à Bamako, la capitale du Mali, où 21 personnes ont été tuées en novembre, et à Ouagadougou, la métropole du Burkina Faso, où 30 personnes sont mortes lors d'attentats en janvier, et l'attentat jihadiste de dimanche dernier sur des hôtels en de Grand Bassam en Côte d'Ivoire, la peur grandit également au Sénégal d'être désormais à son tour d'être dans le collimateur des terroristes.

Le quotidien rapporte les propos de l'expert de l' Islam et du terrorisme Bakary Sambe, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint Louis et directeur d'un institut de recherches sur le radicalisme religieux à Dakar. Selon Bakary Sambe, si le Sénégal a jusqu'ici été épargné par le terrorisme, c'est parce que la communauté internationale aétait intéressée à maintenir la stabilité dans ce pays qui est le seul territoire solide dans une mer d'insécurité régionale. Ces dernières années, les troubles politiques et le terrorisme dans les pays du Sahel et la guerre civile en Côte d'Ivoire a fait que le Sénégal avec sa stabilité politique et une population pacifique est devenu le siège de nombreuses organisations et entreprises internationales. Aujourd'hui c'est justement cet aspect qui augmente le risque pour le Sénégal de devenir la cible d'attentats terroristes, selon Sambe.

Les dernières attaques d'AQMI, Al Quaida au Maghreb Islamique qui ont frappé la région au cours des six mois passés ont visé des hôtels, des restaurants et une station balnéaire, des lieux fréquntés par de nombreux étrangers...Depuis la montée en puissance de "L'Etat Islamique", il s'agit pour AQMI de ne pas sombrer dans l'oubli. AQMI dont la zone de repli est le Sahara et le Sahel , difficilement contrôlables, sont de plus en plus cernés par l'opération Barkhane de l'armée francaise et par les partisans de l'Etat Islamique.

Mali Polizei in Bamako
A Bamako, un barrage de police dans la rue qui mène au restaurant "La Terrasse" le 7 mars 2015Image : H. Kouyate/AFP/Getty Images
Burkina Faso Anschlag auf Splendid Hotel in Ouagadougou
Un policier monte la garde devant le Splendid Hotel à Ouagadougou après l'attaque terroriste d'al Qaida le 15 janvierImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Le problème sécuritaire de la région est le Mali , mais pas seulement le nord du pays où les jihadistes avaient leur fief. Une erreur de la communauté internationale a été de ne pas s'occuper de l'infiltration des jihadistes armés dans le centre du pays et de là vers le sud. C'est justement à partir de là que les attaques au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire ont été menées. Or, rappelle le journal, le Sénégal a une frontière longue de 400 km avec le Mali , une raison de plus de s'inquiéter", conclut le quotidien Neues Deutschland.

Elfenbeinküste nach dem Anschlag
En Côte d'Ivoire, la police patrouille sur la plage de Grand Bassam après un attentat terroriste le 13.03.2016Image : Getty Images/AFP/S. Kambou


"Les derniers attentats dans la région montrent à quel point les terroristes peuvent frapper rapidement et fort et sont bien organisés, souligne die taz .Les trois attentats se sont produits sur une période de même pas huit semaines. Les cibles visées étaient des hôtels renommés fréquentés par des gens aisés et des étrangers occidentaux. A propos du Burkina Faso on avait toujours dit qu'au "pays des justes" un tel attentat ne se produirait pas, les terroristes ayant eux -mêmes besoin d'un pays stable comme terre de refuge. Maintenant, conclut le journal de Berlin, c'est toute une région qui est de plus en plus sur le qui-vive »...

Autre thème: le rôle des entreprises allemandes pour le développement du continent africain.

Un continent en expansion qui compte à ce jour 1 milliard de personnes et deux milliards en 2050, dont la moitié de jeunes de moins de 25 ans.


Les PME allemandes pourraient devenir des coopérants idéaux. C'est le thème d'un article du quotidien Die Zeit. "Téléphones mobiles au lieu de téléphones fixes, virement d'argent par mobile au lieu de filiales bancaires, un grand nombre de panneaux solaires au lieu de grandes centrales: Depuis des années, de nombreux pays d'Afrique connaissent un essor sensible par le fait qu'ils sautent plusieurs étapes du développement technologique. L'Afrique, avec 10 des 12 pays à la plus forte croissance, est la région du monde dont la croissance est la plus rapide. Un continent en plein essor pour les investisseurs, souligne le journal qui déplore le manque d'engagement des moyennes entreprises allemandes.

Symbolbild Deutschland Maschinenbau
Un collaborateur de la société Wittenstein AG. Cette entreprise produit des techniques de propulsion mécatroniques et électromécaniques de grande précisionImage : dapd

Ces dernières années, la Chine a réalisé un bon tiers de tous les projets d'infrastructure en Afrique et des investisseurs de France, de Grande Bretagne, des Etats Unis et de Turquie se sont beaucoup engagés sur le continent, mais les Allemands eux hésitent, regrette die Zeit. Pourtant, l'Allemagne, première puissance économique en Europe, dispose d'une technologie énergétique intelligente, de machines- outils performantes et d'un know-how sophistiqué. Les responsables politiques et l'Etat allemand devraient là davantage soutenir les entrepreneurs avec des structures d'accompagnement pour s'implanter sur le continent.

Les petites et moyennes entreprises allemandes pourraient ainsi apporter une contribution importante à la solution de la crise des réfugiés. Car plus l'Afrique se développera rapidement sur le plan économique et social, et moins d'Africains décideront de prendre le difficile chemin de l'exil vers l'Europe", conclut le journal de Hambourg...