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L'Afrique face aux islamistes

15 juin 2012

La chasse aux islamistes en Afrique est parmi les sujets qui retiennent l'attention de la presse allemande. Un terroriste présumé, de nationalité allemande,a été arrêté en Tanzanie.

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Combattants du groupe Ansar DineImage : dapd

Sous le titre "le djihadiste de Wuppertal" la Süddeutsche Zeitung relate comment des Etats africains cherchent à maîtriser le danger grandissant que représentent les extrêmistes. Cette semaine, note le journal, deux initiatives ont été prises en ce sens pour s'assurer l'appui de la communauté internationale dans ce combat. Il s'agit dans les deux cas d'opérations militaires ou, pour reprendre la formule d'un diplomate occidental en poste en Afrique, de "brigades de pompiers". Une force africaine, poursuit le journal, attend son ordre de marche pour intervenir bientôt dans le nord du Mali, si les discussions avec les rebelles qui contrôlent le territoire ne donnent rien. L'autre force militaire se bat depuis plus longtemps déjà en Somalie et veut maintenant donner l'assaut au fief des milices islamistes al-shebab, à savoir le port de Kismayo sur l'océan indien. Pendant que les armées préparent de nouvelles offensives militaires, les forces de police tentent de débusquer des extrêmistes du monde entier. En Tanzanie un terroriste présumé est tombé dans les mailles du filet, il intéresse aussi la justice allemande. Il s'agit, précise le journal, du Germano-Turc Emrah Erdogan, soupçonné par les Kenyans d'être impliqué dans l'attentat du 28 mai dernier contre un centre commercial à Nairobi.

Afrikanische Flüchtlinge in Israel
Réfugiés africains à Tel AvivImage : picture-alliance/dpa

Chasse aux Africains en Israël

La presse allemande revient aussi sur un sujet qu'elle a déjà évoqué plusieurs fois. Là aussi il est question de chasse à l'homme. C'est la chasse aux clandestins africains en Israël. La Frankfurter Allgemeine Zeitung par exemple relève que les résultats de cette chasse à l'homme sont annoncés plusieurs fois par jour. Mercredi dernier la police israélienne avait déjà arrêté plus de 200 Sud-Soudanais. Pour le ministre de l'intérieur Eli Yischai, ce n'est que le début. Eli Yischai, précise le journal, est membre du parti Shass, un parti ultra-orthodoxe. Selon lui Israël mène une guerre pour sauver l'Etat juif. Auparavant il a accusé les quelque 60 000 Soudanais, Erythréens et autres Africains présents en Israël d'apporter avec eux des maladies dangereuses et de violer des filles israéliennes. Mais le ministre de l'intérieur, et d'autres politiciens, poursuit le journal, ne font qu'exprimer un sentiment qui ces dernières semaines a saisi un nombre grandissant d'Israéliens. Ils rendent les immigrés clandestins responsables de tout ce qui va mal autour d'eux.

Israel Tel Aviv Proteste Flüchtlinge aus Afrika
Manifestation de soutien aux réfugiés africainsImage : dapd

La Süddeutsche Zeitung a rencontré une militante israélienne des droits de l'homme qui souligne que, juridiquement, beaucoup de réfugiés ne peuvent pas être expulsés, leur vie serait en danger dans des pays comme le Soudan et l'Erythrée. Mais elle est consciente aussi de la peur des immigrés, et de la colère de nombreux Israéliens. De fait, souligne le journal, Israël détrône actuellement l'Europe dans les mouvements mondiaux de réfugiés. C'est le seul pays industriel occidental que les Africains peuvent atteindre par voie terrestre. Mais lorsqu'ils ont réussi à franchir la frontière avec l'aide de passeurs bédouins, ils n'ont d'autre choix que de plonger dans la clandestinité. L'Etat ne leur accorde aucune aide, ils n'ont pas le droit de travailler, et les demandes d'asile ne sont acceptées que dans des cas exceptionnels. En plus de soixante d'ans d'existence, Israël n'a donné une suite favorable qu'à 157 demandes d'asile. Le journal note aussi que le gouvernement est en train de faire ériger dans le Sinaï une barrière de 270 km censée empêcher le passage de clandestins.

Elfenbeinküste Laurent Gbagbo
Laurent GbagboImage : picture-alliance/dpa

Spéculations sur le sort de Laurent Gbagbo

Laurent Gbagbo, l'ancien président ivoirien, devait comparaître le 18 juin devant la Cour pénale internationale pour l'audience de confirmation des charges. Cette audience a été reportée au 13 août, mais un journal allemand se fait l'écho d'informations selon lesquelles Laurent Gbabo pourrait être libéré sous caution et aller en Ouganda. Ces informations sont parues dans une revue française, "La Lettre du continent", et elles sont relayées par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce serait la première fois, note le journal, que la CPI remettrait un suspect en liberté. Laurent Gbagbo serait autorisé à s'installer en Ouganda, d'où il effectuerait régulièrement le voyage à La Haye pour assister à son procès. Les spéculations sur une libération, sous caution, de Laurent Gbagbo ne sont pas nouvelles, poursuit le journal. Elles s'expliquent par le flou de la situation en Côte d'Ivoire. La CPI craint d'être accusée de pratiquer une justice de vainqueur. Car si Laurent Gbagbo a été arrêté, aucun partisan du président Alassane Ouattara n'a encore été inquiété. Et cela bien que les Nations unies, comme d'innombrables ONG crédibles, tiennent les deux camps pour responsables de graves atteintes aux droits de l'homme commises après les élections de novembre 2010.

Tuareg-Band Tinariwen aus Mali
Tinariwen en concert a Cologne, avril 2012Image : DW

Où es-tu mon frère?

Enfin un groupe musical touareg, le groupe Tinariwen, fait parler de lui cette semaine dans la presse allemande. Tinariwen est un mot tamaschek qui veut dire "Déserts" , et qui désigne le groupe musical touareg le plus célèbre, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung. Actuellement Tinariwen est en tournée aux Etats-Unis. Mais leur pays, le Mali, s'enfonce dans la guerre civile, plus de 300 000 personnes sont en fuite. Le leader du groupe, Ibrahim Ag Alhabib, est resté auprès de sa famille. Il n'est pas de la tournée américaine. Et poursuit le journal, il est maintenant porté disparu. Le groupe n'a plus eu de contact avec lui depuis des semaines. On ne sait pas s'il vit encore, déclare Seydrik, fondateur du petit label français Réaction, qui s'est spécialisé dans la musique du Sahara. Une rumeur veut qu'il ait rejoint la rébellion touarègue.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Fréjus Quenum