L'aide à la reconstruction sera ardue en Asie
3 janvier 2005Le chancelier et le ministre des affaires étrangères ont fait ce que prescrivent convenances, décence et compassion. Et c’est suffisant constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung voyant le retour prématuré de Gerhard Schröder de ces vacances de Noël comme adéquat. Autant que l’appel de Joschka Fischer à ces concitoyens d’économiser l’argent des traditionnels feux d’artifices de la Saint-Sylvestre au profit des victimes. À cela s’ajoute une fervente disponibilité nationale qui donne de l’Allemagne une image plus positive que les sempiternels débats de réforme des deux années passées.
Plus internationale, la Stuttgarter Zeitung d’évoquer le rôle de l’ONU à laquelle le journal prédit un défi ardu : Surmonter les habituels conflits opposants les pays attachés par égoisme à leurs intérêts nationaux, pour organiser en commun l’aide à la reconstruction. Mais l’institution est dépendante de la bonne volonté de ses membres, qui si elle s’avérait mauvaise, laisserait Koffi Annan les mains vides. Et de conclure : une solidarité universelle requiert une organisation universelle. Quand justifiera l’ONU la nécessité de son existence sinon maintenant ?
Selon la Handelsblatt de Düsseldorf c’est déja fait. Mais pourquoi, alors qu’en réponse à une catastrophe civile, la rapide mobilisation d’une aide de telle envergure est possible, elle ne l’est pas lors de conflits politiques ? s’interroge le journal. Le Congo, le Rwanda, le Soudan voilà une liste non exhaustive des crises humanitaires auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés. En Asie l’ONU et ses membres prouvent qu´ils dispose de moyens financiers et logistiques pour la gestion de crise. Ils devraient les mettre en œuvre plus souvent.
Renoncer à voyager en Asie du Sud-Est serait insensé, commente la Tageszeitung de Berlin. Même si l’industrie du tourisme a, elle, d’autres arguments que celui qu’elle avance, le seul valable : l’aide à la reconstruction. Nombre de vacanciers ont repris leur habitudes sur les bords de plage et s’exposent aux critiques. Le tsunami a changé quelque chose : le tourisme lointain s’est politisé.