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L'Allemagne appelle à la paix au Soudan du Sud

10 août 2017

En visite à Juba, le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a souhaité la fin du conflit et une aide plus directe aux populations.

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Deutschland Außenminister Gabriel besucht Südsudan
L'Allemagne aimerait convaincre le président Salva Kiir (photo) de retourner à la table des négociations avec son rivalImage : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

L'Allemagne espère une reprise des pourparlers de paix pour juguler la crise humanitaire au Soudan du Sud. Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a bouclé sa tournée africaine par une visite à Juba, la capitale, où il a rencontré les responsables de la mission de l'ONU dans le pays, ainsi que le chef de l'Etat sud-soudanais, Salva Kiir.
 

Symbolbild - Südsudan - Impfung - Kinder
Vingt millions de personnes souffrent de la faim dans le paysImage : picture alliance/Str/AP/dpa

Des espoirs rapidement douchés

Les relations entre l'Allemagne et le Soudan du Sud étaient plutôt bien parties puisque c'est la République fédérale qui préside le Conseil de sécurité quand les Nations Unies reconnaissent le Soudan du Sud indépendant, en juillet 2011. La chancelière Angela Merkel déclare alors "Nous voulons que le Soudan du Nord et le Soudan du Sud deviennent deux États stables".

Mais les rivalités entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar ont dégénéré en décembre 2013 en guerre ouverte. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a insisté à Juba sur les responsabilités partagées des deux camps et appelé à la reprise des négociations de paix. La trêve décrétée en 2015 n'a jamais été appliquée dans la plupart des régions. "Bien sûr que le gouvernement a la coresponsabilité de faire avancer le processus de paix, de respecter les accords de réconciliation. Cela n'incombe pas seulement aux rebelles, mais aussi aux autorités", a déclaré le ministre.


Les millions de victimes de la crise humanitaire

Les violences ont déplacé deux millions de Sud-Soudanais à l'intérieur de leur pays. Les ONG comme Human Rights Watch recensent chaque jour des cas de torture, de pillage, de détentions arbitraires, d'exécutions et de violences sexuelles.

L'aide humanitaire versée par la communauté internationale ne couvre que la moitié des besoins, ne serait-ce que pour combattre la famine. Une réfugiée sud-soudanaise, Susan Keji,, témoigne dans le camp de Rhino, en Ouganda: "On nous donne à manger. Mais on manque d'eau. Et puis on souffre à cause du manque d'éducation et de soins médicaux."

Uganda Flüchtlinge Südsudan - Außenminister Gabriel
Sigmar Gabriel, mercredi, dans le camp de réfugiés de Rhino, en OugandaImage : DW/D. Pelz


Critiques envers la MINUSS et l'Allemagne

L'Allemagne fournit une aide de 83 millions d'euros au pays et est ainsi le quatrième donateur après les États-Unis, l'Union Européenne et la Grande-Bretagne. Une aide bilatérale, mais aussi civile, humanitaire, policière et militaire.

Les ONG et la population reprochent à la mission locale de l'ONU, la MINUSS, son manque de réaction pour protéger les civils.

L'Allemagne, comme d'autres pays européens qui participent à la MINUSS, a été critiquée pour avoir évacué il y a un an plusieurs de ses Casques bleus, cinq policiers, en pleine flambée de violence. Un "retrait temporaire", assurait-on alors à Berlin, mais les policiers allemands n'ont toujours pas été renvoyés dans le pays. 16 soldats de la Bundeswehr y sont actuellement stationnés.


Des renforts qui mettent le temps

Le Conseil de sécurité a décidé en 2016 l'envoi d'une force régionale en appui à  la MINUSS, déjà forte de 12.000 hommes. Mais ce n'est qu'il y a quelques jours que 150 soldats rwandais sont arrivés à Juba accompagnés de militaires népalais et d'une compagnie du génie du Bangladesh.

D'après la MINUSS, ce renfort permettra d'assurer la sécurité de l'aéroport de Juba, d'augmenter le nombre de patrouilles le long des routes où des civils se font attaquer.

Un contingent éthiopien et d'autres soldats rwandais sont attendus sous peu.