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L'Allemagne débat de la cogestion

Christophe LASCOMBES17 novembre 2004

Aujourd’hui, la presse allemande revient sur le débat sur la cogestion au sein de l’entreprise, une cogestion dont l’abandon sonnerait le glas de ce que l’on a appelé le modèle rhénan, un modèle qui a valeur d’exemple dans le monde entier...

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Le chancelier n'arbitera pas le débat sur la cogestion, il est pour...
Le chancelier n'arbitera pas le débat sur la cogestion, il est pour...Image : AP

Le sujet est crucial, à preuve, des journaux à vocation régionale dans l’est du pays comme la Thüringer Allgemeine ou la Ostsee-Zeitung en font le thème central de leurs commentaires. Si le premier souligne les dissensions affichée qui existent sur ce sujet entre les deux grands partis populaires, le chancelier social-démocrate refusant tout démontage de la cogestion, la CDU faisant de nouveau des offres de services aux patrons, le second, lui, souligne le caractère éprouvé du modèle. En outre, il rappelle les enseignements de base des écoles de managers où l’on démontre qu’une intégration encore plus complète des travailleurs dans les processus de décision permet d’en utiliser le potentiel créatif et de mieux les motiver.

Les quotidiens nationaux ne sont pas en reste, à l’instar de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui fait remarquer que gouvernement et opposition défendent dans une belle envolée commune la cogestion. Chacun naturellement avec des arguments contraires. Pour Angela Merkel, traiter la cogestion « d’erreur historique » comme certains patrons radicaux ne sert de rien. Néanmoins, comme tout principe, la cogestion ne peut pas être à l’abri d’un processus d’évolution et d’adaptation aux structures économiques contemporaines. De son côté, reprend le quotidien, le chancelier a beau jeu de défendre vertueusement la cogestion car il sait pertinemment que la pression au niveau européen apportera d’elle-même les modifications nécessaires. Il se range en cela du côté des employeurs.

A propos du grand écart politique du chef du gouvernement sur cette question, Die Welt note que pour l’instant, le secteur économique navigue curieusement de conserve avec les sociaux-démocrates. Pour le quotidien, c’est seulement la conséquence du défaut de compétence en matière de politique économique de la CDU.

La Süddeustche Zeitung, elle, revient sur le fond du problème. Il s’agit là finalement d’une question de valeurs. Les employés ont-ils un droit à la cogestion parce que leur engagement est tout aussi important pour le succès ou l’échec d’une entreprise que le travail de son PDG et le capital des actionnaires ? Pour les uns, c’est oui, au même titre que le cuisinier porte sa part de responsabilité dans les victoires de son empereur en campagne. Non, répondent les patrons, et c’est bien dommage, avertit le quotidien de Munich. Car cela pourrait être dommageable pour les entreprises. En effet, la reprise ne pourra être réussie que si tous participent.