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L'Allemagne doit dire ses quatre vérités à Erdogan

Sandrine Blanchard17 août 2016

Un document classé confidentiel a fuité. Il établit le lien entre la Turquie et des groupes islamistes en Egypte, dans la Bande de Gaza et en Syrie. Pour Roderich Kiesewetter (CDU), l'Allemagne doit revoir sa position.

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Symbolbild Türkische Parlamentswahl in Deutschland
Image : picture-alliance/dpa/U. Deck

L'Allemagne considère la Turquie comme une plateforme de soutien à divers groupes islamistes armés. Un document secret du gouvernement a fuité, dans lequel il est écrit que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, apporterait son aide aux Frères musulmans égyptiens, au Hamas palestinien et à des mouvements actifs en Syrie.

Roderich Kiesewetter, membre de la CDU, le parti d'Angela Merkel, et de la Commission du Bundestag pour les Affaires étrangères, estime qu'il faut être direct avec Recep Tayyip Erdogan. Selon lui, le président turc ne comprend que les interlocuteurs qui lui parlent sans détour.

Or là, les limites ont été dépassées par le pouvoir turc, du point de vue allemand. Roderich Kiesewetter, interviewé par WDR 5, une chaîne publique allemande :

« Cela fait dix ans qu’on sait que la Turquie soutient le Hamas, et qu’on en parle en coulisses avec elle. Tout comme du fait qu’elle n’est pas regardante en ce qui concerne le financement du groupe « Etat islamique ».

Deutschland Roderich Kiesewetter zu Besuch bei The Morning Show
Roderich Kiesewetter (CDU) plaide pour plus de franchise.Image : DW

La Turquie poursuit ses propres intérêts. Nous devons lui dire clairement qu'un accord avec l'Europe sur les réfugiés n'est possible que si elle respecte les droits de l'Homme. La Turquie remplit 70 des 74 critères fixés par l'Union européenne, mais certains sont importants et on attend toujours, comme pour l'adaptation de sa législation antiterroriste.

Il faut aussi que nous misions davantage sur les représentants des libertés et du pluralisme au sein de la société turque : les scientifiques, les acteurs économiques, les jeunes. Pour ce qui est du rapprochement avec l'UE, si les autorités turques ne veulent pas de la voie proposée, il faut leur dire que nous ne sommes prêts à accepter n'importe quoi pour que cela fonctionne.

L'OTAN doit aussi intervenir si la Turquie, l'un de ses membres importants, soutien des ennemis de l'OTAN. C'est tout cela que les diplomates doivent mettre sur la table. »