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L'Allemagne et la révolution libyenne

23 août 2011

La Libye domine évidemment encore les colonnes des quotidiens. Les éditorialistes commentent notamment les tentatives de la diplomatie allemande de justifier son refus de participer à un soutien militaire aux rebelles.

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Guido Westerwelle se justifieImage : dapd

A entendre Guido Westerwelle saluer une "victoire de la liberté sur le despotisme" et la "fin d'un dictateur", commente ainsi la Süddeutsche Zeitung, on dirait que le mérite en revient à l'Allemagne. Pourtant, il y a cinq mois, le même Westerwelle expliquait au Conseil de sécurité de l'Onu pourquoi l'Allemagne ne souhaitait pas dire "oui" à l'emploi de moyens militaires contre Mouammar Kadhafi. Aujourd'hui, le gouvernement allemand est prêt à "étudier de façon constructive" une éventuelle participation de casques bleus allemands à une force de maintien de la paix. Mais surtout, souligne le journal, Berlin compte offrir ses compétences pour la reconstruction du secteur économique.

Pour Die Welt, le gouvernement a manqué une occasion d'admettre son erreur. Guido Westerwelle continue de défendre la position allemande, en soulignant la contribution de son pays à la politique d'isolement et de sanction envers le régime Kadhafi. Le quotidien rappelle que s'il n'y avait pas eu intervention militaire, il n'y aurait aujourd'hui pas de rebelles libyens avec qui parler de reconstruction.

Libyen Luftangriff NATO Italien
Les raids aériens de l'OTAN ont joué un rôle décisif dans l'avancée des rebellesImage : dapd

Il est évident que Kadhafi aurait réprimé la révolution dans le sang, estime elle aussi la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui trouve "embarrassants" les efforts de Guido Westerwelle pour justifier le non engagement de son pays. L'Allemagne, qui a toujours plaidé pour une défense européenne commune, a laissé tomber ses partenaires français et britanniques sous de faux prétextes. Ceci aura des conséquences, prédit le journal.

La tageszeitung, enfin, donne la parole à un député écologiste, opposé à l'intervention de l'Otan en Libye. Pour Hans Christian Ströbele, ni la chute d'un dictateur ni le tout nouveau concept de "responsabilité de protéger" les populations en danger ne justifie des bombardements dont les premières victimes sont des civils.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau