1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'Allemagne et le climat

Christophe LASCOMBES5 février 2007

Le gouvernement d’Angela Merkel a réagi avec réserves à la publication du rapport alarmant de l’ONU sur l’environnement et aux remontrances de l’Union européenne envers les faiblesses de la politique environnementale de l’Allemagne. Les commentaires de la presse allemande par contre sont dépourvus de toute équivoque.

https://p.dw.com/p/C2hh
Le climat de notre planète bleue est entre nos mains. A nous de savoir ce que nous voulons : continuer sa destruction systématique ou prendre conscience de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures.
Le climat de notre planète bleue est entre nos mains. A nous de savoir ce que nous voulons : continuer sa destruction systématique ou prendre conscience de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures.Image : AP Graphics

La Frankfurter Rundschau s’interroge sur le bien-fondé du concept politique de l’Allemagne en termes de protection de l’environnement. Le gouvernement fédéral avait un an pour se préparer à deux événements de grande ampleur : la présidence de l’Union européenne et le rapport alarmant de l’ONU sur le climat mondial. Et que s’est-il passé ? Berlin est pris à contre-pied dans les deux cas. Stavros Dimas, le Commissaire européen à l’Environnement retoque la copie du soi-disant meilleur élève en protection de l’Environnement et, à la lecture du rapport onusien, on peut à bon droit demander au gouvernement Merkel si une enveloppe de quelques millions pour la recherche sur le climat et les appels à la limitation de la vitesse sur les routes sont des réponses vraiment adaptées au problème.

Même critique dans la Tageszeitung. Protection du climat, oui, mais que cela ne fasse pas mal à l’industrie allemande. Les seules réponses à un tel double langage sont des législations internationales contraignantes. Voilà à quoi devrait s’atteler chaque gouvernement, quels que soient les lobbies industriels qui ont financé ses campagnes électorales. Mais pour que cela fonctionne, il faudra bien plus que la nouvelle organisation onusienne réclamée par Jacques Chirac.

Aujourd’hui déjà, souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les conférences consacrées à l’environnement et au climat enchaînent sur les congrès internationaux et réciproquement, souvent sans le moindre résultat. L’ambition, déjà formulée à Rio et profondément morale, selon laquelle les générations actuelles doivent négocier le droit d’utiliser le capital naturel de la Terre par rapport au même droit des générations futures est sans cesse repoussée. Pourtant, la mise en œuvre de la conclusion du rapport de l’IPCC pourrait être une nouvelle chance de regrouper les différentes organisations onusiennes pour l’environnement en une structure ordonnée et efficace.

Citons en conclusion les Kieler Nachrichten, pour qui les citoyens eux aussi sont concernés. Chacun d’entre nous doit contrôler ses comportements en matière de consommation d’énergie, abandonner sa mentalité du tout-à-jeter et obliger les hommes politiques à aller dans le même sens. En effet, nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre que les autres fassent le premier pas.