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L'Allemagne et l'Europe

Christophe LASCOMBES15 décembre 2006

Dans un peu plus de 2 semaines, l’Allemagne va prendre la tête de l’Union européenne dans le cadre de la présidence tournante du club des 25. Dans ce contexte, la déclaration gouvernementale d’Angela Merkel hier sur son programme européen a été l’objet de toutes les attentions. Dont celle de la presse allemande de ce matin.

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Superbe gâteau à Bruxelles pour célébrer l'adhésion de deux nouveaux membres à l'Union Européenne. Mais au contraire de cette photo, l'Europe dans la réalité, c'est pas du gâteau...
Superbe gâteau à Bruxelles pour célébrer l'adhésion de deux nouveaux membres à l'Union Européenne. Mais au contraire de cette photo, l'Europe dans la réalité, c'est pas du gâteau...Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’interroge pourtant sur les raisons qui ont motivé le grand absentéisme manifesté hier par les parlementaires allemands. L’appel d’Angela Merkel devant ces rangs vides de faire de cette présidence une affaire nationale ressemblait curieusement à un diagnostic empirique : il n’y aura pas de poursuite en termes de politique européenne du conte de fées allemand de l’été (allusion à l’enthousiasme déclenché en Allemagne par la Coupe du Monde de Football), l’Europe n’est plus une affaire de cœur.

La Frankfurter Rundschau relève que si Angela Merkel voit l’histoire de l’intégration européenne comme jalonnée de succès, elle salue également l’attitude « décidée et sereine » des chefs de gouvernement européens refusant de ne pas annuler complètement les négociations d’adhésion avec Ankara. L’extension européenne pose en préalable que l’Union soit prête à fonctionner de manière efficace.

Die Welt revient dans ce contexte sur le projet d’une « Europe des résultats » proposé par José Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne. L’idée fondamentale en étant que seules des améliorations de la vie quotidienne sauront convaincre de nouveau ses habitants des bienfaits de l’Europe. Il veut de meilleurs résultats avec les moyens existants et ne veut pas attendre d’abord l’arrivée de la constitution européenne pour agir.

Une constitution indispensable avant l’adhésion de tout nouveau candidat, juge la Süddeutsche Zeitung. Ceci vaut pour les états des Balkans et encore plus pour la Turquie. C’est au plus tard pour ce candidat difficile que l’Europe a besoin de règles qui vont au-delà de l’ébauche de constitution présentée. Ceci exigera beaucoup de temps et d’efforts. En ce sens, Angela Merkel a raison : il serait préférable de proposer à certains aspirants à l’union une coopération qui ne débouchera pas automatiquement sur une adhésion. Une extension illimitée dégraderait l’Union européenne en une sorte de zone de libre échange sans unité politique, conclut le quotidien.