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Réintroduction des contrôles aux frontières

Audrey Parmentier14 septembre 2015

Les journaux allemands reviennent ce lundi sur la réintroduction des contrôles aux frontières entre l'Allemagne et l'Autriche. Et ils sont divisés sur le sujet.

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La police allemande contrôle les véhicules à la frontière avec l'Autriche
Contrôle de police à la frontière entre l'Allemagne et l'AutricheImage : Reuters/Dominic Ebenbichler

« Le conte de fées de septembre n'aura duré que quelques jours », écrit la Berliner Zeitung. D'après Die Welt, les limites de l'accueil des réfugiés sont désormais visibles. L'arrivée des migrants, et les difficultés qui vont avec, interfèrent dans le quotidien des Allemands, écrit le journal conservateur, qui évoque les questions de sécurité auxquelles il va falloir faire face. Le Tagesspiegel, lui, évoque les étapes à venir. « L'Allemagne doit dire clairement que tout le monde ne peut pas venir. »

Pour la Süddeutsche Zeitung, la réintroduction des contrôles aux frontières est un impair sans précédent de la part de Berlin. Et l'aveu que l'Allemagne n'est pas prête à relever ce défi. Cette culture de bienvenue n'était rien d'autre qu'un simulacre. Non, écrit le journal de Munich, l'Allemagne ne pouvait pas ouvrir ses portes à tout le monde car le nombre colossal des migrants aurait dépassé le pays. Non pas financièrement mais socialement.

La politique allemande a échoué en raison du paradoxe entre l'obligation morale (et juridique) d'accorder l'asile à tous les réfugiés et la taille abyssale du problème. Elle a échoué parce qu'elle a présumé de ses capacités. Mais aussi en raison de l'immobilisme européen.

Le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere
Pour Thomas de Maizière, il s'agit de limiter l'afflux de migrants vers l'AllemagneImage : picture-alliance/dpa/P. Zinken

Même son de cloche du côté de la Frankfurter Rundschau, qui voit là une défaite politique pour la chancelière. Les opposants de la politique migratoire d'Angela Merkel, écrit le quotidien, vont désormais se sentir confortés. Ils vont triompher. Mais quelle aurait été l'alternative? Eux non plus n'ont pas de réponse à cette question. La situation humanitaire était telle que l'Europe était obligée d'ouvrir ses frontières si elle voulait être fidèle à ses principes de base. Ou aurait-il fallu les échanger contre ceux que prône Viktor Orban, le Premier ministre hongrois?

« L'Allemagne ferme ses portes » lit-on en Une de la taz, avec une photo de deux fonctionnaires de la police des frontières, en uniforme. Le premier regarde au loin à travers ses jumelles, le deuxième est appuyé sur la barrière qui fait office de frontière entre l'Allemagne et la République tchèque. Mais que l'on ne s'y trompe pas: la photo date de 1998, quand la République tchèque ne faisait pas encore partie de l'espace Schengen. Autrement dit : les contrôles aux frontières sont un véritable retour en arrière, « une volte-face absurde » pour reprendre le titre du commentaire de la taz.