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L'Allemagne prépare son retrait d'Afghanistan

27 janvier 2012

En Une : la prolongation de l'engagement en Afghanistan pour préparer le retrait de la Bundeswehr du pays. Mais aussi la surveillance de 27 députés du parti d'extrême gauche Die Linke par les autorités fédérales.

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L'Allemagne est engagée depuis 2001 en AfghanistanImage : dapd

Il n'est pas juste de mettre le parti de gauche dans le même sac que le NPD d'extrême droite, s'offusque le General-Anzeiger de Bonn. Le fait que des représentants librement élus, dont la vice-présidente du Parlement, aient été surveillés par l'Etat sans raison particulière, constitue selon le journal la violation d'une règle d'or de la politique selon laquelle le Parlement contrôle les gouvernants, et non l'inverse.

« Surveillance pour tout le monde ! » réclame die tageszeitung. Vous pensez être aussi, voire plus dangereux que les députés du parti de gauche ? demande ironiquement le journal à ses lecteurs. Remplissez ce formulaire et envoyez-le aux services de sécurité fédéraux ! Parmi les cases à cocher, la taz propose : « J'ai déjà voté ou pensé à voter pour Die Linke », « je suis gaucher », ou tout simplement « je n'ai rien de particulier et cela me rend d'autant plus suspect ». Plus sérieusement, le journal rend compte du débat houleux sur cette question, hier au Bundestag. Tandis que le ministre de l'Intérieur brandissait la menace extrémiste, un parlementaire social-démocrate appelait au contraire les autorités à s'excuser auprès des députés concernés.

Gregor Gysi zur Beschattung Fraktionsmitglieder der Linken
Gregor Gysi, chef du groupe parlementaire Die Linke, sous surveillanceImage : AP

Pour la première fois depuis dix ans, écrit la Süddeutsche Zeitung à propos de l'Afghanistan, le mandat adopté par les députés prévoit une réduction du contingent allemand. Le retrait rapide des troupes fait l'objet d'un consensus silencieux au sein des partis. Depuis le début, cet engagement militaire a mauvaise réputation en Allemagne. Pour les soldats allemands, l'Afghanistan est une expérience bouleversante : tout ce qu'ils accomplissent au risque de leur vie est accueilli par l'opinion publique avec un mélange de suspicion et d'indifférence.

Le conflit en Afghanistan et la crise de la dette européenne ont un point commun, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le public réclame des solutions rapides qui sont impossibles à trouver. Le journal donne raison au ministre de la Défense quand il affirme que la communauté internationale a encore un long chemin à faire en Afghanistan. Le calendrier du retrait dépend de la situation sur place. Or personne ne peut dire si le pays sera en mesure d'assurer lui-même sa sécurité dans quelques années. Ce que l'on sait dès aujourd'hui, c'est que la mission des forces étrangères ne se soldera pas par une grande victoire.

Verteidigungsminister de Maiziere Afghanistaneinsatz
Thomas de Maizière, ministre de la DéfenseImage : picture-alliance/dpa

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau