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Lambert Mende confirme: Joseph Kabila respectera la constitution

22 décembre 2017

L'opposition congolaise appelle à manifester pour exiger le départ du président Joseph Kabila et la mise en place d'une transition politique d’ici aux élections fixées pour le 23 décembre 2018. Des appels rejetés par notre invité, Lambert Mende, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais qui invoque le respect de la loi.

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L'appel à des manifestations de l’opposition mardi contre le président Joseph Kabila a été un échec, de l'aveu même du chef de file l'opposition. Félix Tshisekedi a lui-même été dissuadé de sortir de chez lui par la police. La manifestation a été interdite par le pouvoir. Interview. 

 

DW : M. Lambert Mende, Bonjour ! Que pense le gouvernement des manifestations pour demander le départ du président Joseph Kabila ?

Lambert Mende : Eh bien, il n' y a rien de nouveau sous le soleil. Depuis 2015, 2016 et maintenant nous sommes en 2017, c'est le même discours qu'on entend des mêmes milieux.  Et vous avez rencontré certainement des milieux plus ou moins radicalisés, des jeunes qu'on lance comme ça pour essayer de faire peur ou d'impressionner des gens. Pour nous, nous sommes dans un pays démocratique, il est permis de manifester donc ceux qui veulent manifester n'ont qu'à coordonner avec la police. S'ils ne le font pas, ils seront reprimés par la police comme dans tout Etat démocratique. Ils seront arrêtés, déférés devant la justice pour violation de la loi et sanctionnés. C'est tout.

 

DW : Selon les prévisions de la commission électorale, normalement d'ici peut-être le mois de juillet, on devrait connaître les candidats à l'élection présidentielle et aux élections législatives également. Est-ce que la majorité sait déjà qui va défendre ses couleurs à la présidentielle du 23 décembre 2018?

 

Lambert Mende : Nous avons décidé d'attendre le moment où la commission électorale va faire son appel à candidature pour annoncer nos candidats. C'est à ce moment là que nous dévoilerons le pot-aux-roses pour ainsi dire.

 

DW : Les partenaires occidentaux de la RDC demandent à ce que le président Joseph Kabila ne se représente pas.

 

Lambert Mende : Je ne sais pas ce que les partenaires occidentaux de la RDC viennent faire dans les élections en République Démocratique du Congo. En tout état de cause, nous avons une Constitution qui prévoit qu'un président qui a fait deux mandats ne peut pas en faire successivement un troisième.

Notre président a toujours fait part de sa volonté de respecter la Constitution de son pays. Je ne sais pas ce qu'il faut à ces Occidentaux  - sauf probablement la crainte de voir la famille politique d'un président triompher. Parce que nous sommes une famille politique qui défend les intérêts nationaux contrairement à d'autres forces qu'ils ont eux créées. Qui avons-nous en face de nous? Ce sont des groupes politiques qui sont allés en Belgique, chez l'ancien colonisateur pour créer leurs partis, créer leurs plateformes.

 

DW : Vous parlez du front qui est constitué par les leaders de l'opposition . Est-ce que ce front fait peur à la majorité présidentielle?

 

Lambert Mende : Il y a aucune raison pour que la majorité présidentielle ait peur des gens qui n'ont jamais démontré jusqu'à aujourd'hui la moindre implication dans les préparatifs des élections. Nous n'avons jamais vu un seul leader de cette opposition des chancelleries et des capitales étrangères sillonner le pays, parler aux souverains primaires, jamais. Comme si aux Etats-Unis, c'est à Paris ou à Bruxelles qu'on allait voter.

 

DW : Mais certains d'entre eux se plaignent de ne pas être libres. Moïse Katumbi par exemple n'est pas rentré craint une arrestation éventuelle dans le cas où il rentrerait.

 

Lambert Mende : Moïse Katumbi est un fugitif. C'est quelqu'un qui a des problèmes avec la justice. Il a trompé le procureur en disant qu'il allait se faire soigner et une fois arrivé à l'étranger, son premier souci a été de dire des choses contre les institutions de notre pays. Et il veut utiliser sa qualité de candidat à la présidentielle pour se mettre au-dessus de la justice. Comment un individu comme ça peut-il être placé à la tête des institutions comme magistrat suprême? Voilà le problème.

 

DW : Il est arrivé un drame dans l'Est de la RDC, le 7 décembre, où 14 Casques bleus tanzaniens ont été tués dans une attaque  attribuée aux rebelles des ADF. L'attaque a également tué cinq soldats congolais. On dit que ce ne sont pas des rebelles des ADF qui sont les auteurs de ces tueries mais plutôt des éléments des FARDC. Comment cela est-il possible?

 

Lambert Mende : C'est une campagne que nous connaissons de la part des mêmes milieux et qui ne ratent aucune occasion pour jeter le discrédit même sur les forces armées qui constituent pourtant notre dernier rempart contre les convoitises que suscitent les immenses potentialités de notre pays.

 

DW : Parce qu'il y a une certaine confusion. On dit que ces éléments portaient l'uniforme de l'armée congolaise et vous, vous pointez du doigt des acteurs qui tireraient les ficelles. Mais de qui s'agit-il vraiment? S'agit-il de pays voisins dans la région?

 

Lambert Mende : Je ne veux accuser personne sans preuve. Une enquête a été ouverte. Mais s'agissant des uniformes, on ne va pas croire que c'est au Congo la première fois qu'un malfaiteur utilise un stratagème pour accéder au lieu de son crime.

 

DW: Et avec toute cette instabilité sur le plan sécuritaire, est-ce que les élections peuvent se tenir d'ici un an ?

 

Lambert Mende : Je ne pense pas que des incidents comme ceux qui ont eu lieu à Beni puissent impacter la tenue des élections parce que nous avons connu pire. Et donc, ce n'est pas parce qu'un groupe de malfrats - qu'ils soient des ADF ou autres, l'enquête le dira - ont attaqué un camp de nos frères d'armes tanzaniens que cela va nous empêcher de réaliser le programme des élections, qui est un programme pour lequel nous sommes pleinement engagés.