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L'ami libanais de Bachar al-Assad

Sébastien Martineau21 mai 2013

L'actualité en Syrie s'impose à la Une de la presse allemande. La présence désormais revendiquée du Hezbollah libanais aux côtés des troupes de Bachar al-Assad fait craindre aux commentateurs les pires scénarios.

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Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d'une de ses rares apparitions publiques, en décembre 2011
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d'une de ses rares apparitions publiques, en décembre 2011Image : AP

La Süddeutsche Zeitung observe tout d'abord : le Hezbollah avait promis aux Libanais de n’utiliser ses armes que contre Israël et pour la protection du Liban. Aujourd’hui, ses détracteurs reprochent à la milice chiite de retirer ses hommes de la frontière israélienne pour aller tirer, en Syrie, sur d’autres musulmans.

Dans une interview accordée à des médias argentins, Bachar al-Assad s'est présenté en interlocuteur incontournable pour d'éventuelles négociations
Dans une interview accordée à des médias argentins, Bachar al-Assad s'est présenté en interlocuteur incontournable pour d'éventuelles négociationsImage : picture-alliance/dpa

Les salafistes sunnites libanais, poursuit le quotidien, sont eux aussi en train de mobiliser des hommes pour aller combattre à Qousseir, en Syrie. Pendant ce temps, les opposants syriens à Bachar al-Assad bombardent des villages libanais. Centimètre par centimètre, le conflit s’étend en direction du Liban. Pourquoi le Hezbollah prend-il ce risque ? Parce que l'Iran l'y pousse,  parce qu'Israël menace. Et si Assad devait tomber, alors Israël pourrait régler ses comptes avec la milice libanaise, une fois pour toutes.

Bachar al-Assad veut être le capitaine qui se refuse à quitter un navire pris dans la tempête. Mais pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, si ce navire est la Syrie, alors la comparaison ne tient pas. Car le navire Syrie a déjà coulé. Et à en croire le journal, il est même trop tard pour une intervention étrangère.

Le temps où les soldats désertaient en grand nombre l'armée de Bachar al-Assad semble révolu. Ceux qui continuent à combattre aux côtés du dictateur, combattent pour leur propre survie. La retenue des Occidentaux a contribué au fait que ce sont aujourd'hui les islamistes radicaux qui donnent le "la" dans les rangs des rebelles. Et le régime de Damas attise la radicalisation de son ennemi, car cela lui permet de discréditer les insurgés.

Le 13 mai dans un village proche de Qousseir, dans la province de Homs
Le 13 mai dans un village proche de Qousseir, dans la province de HomsImage : Joseph Eid/AFP/Getty Images

Die Welt, enfin, explique : les succès de l'armée syrienne seraient impensables sans l'implication du Hezbollah. La milice libanaise a l'expérience des combats de rue. Un élément déterminant, qui manquait jusqu'ici à l'armée syrienne et lui faisait enchaîner les défaites.

Le journal précise encore que l'Iran joue aussi un rôle dans la nouvelle stratégie syrienne. Et selon une étude citée par le quotidien, des unités paramilitaires fortes de 50.000 hommes ont été formées et armées par l'Iran pour combattre en Syrie.