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L'ANC fête son centenaire en grande pompe

6 janvier 2012

Pas moins de 46 chefs d'Etat et de gouvernement se retrouvent pour ces festivités. Un centenaire qui marque un jalon majeur dans les luttes pour une démocratie libre et non raciale en Afrique du Sud.

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Former South African president Nelson Mandela, center, arrives with the help of ANC President Jacob Zuma, left, and former wife Winnie Madikizela-Mandela, right, for the final election rally at the Ellis Park stadium in Johannesburg, South Africa, Sunday April 19, 2009. Nelson Mandela made an unannounced appearance Sunday at the African National Congress' last major rally before parliamentary elections in South Africa, a boost for the party after an internal power struggle and scandals surrounding its presidential candidate. (AP Photo/Themba Hadebe)
Nelson Mandela figure emblématique de l'ANCImage : AP

C'est à Bloemfontein, ville située au centre du pays, qu'a été donné ce vendredi, le coup d'envoi des festivités du centenaire. C'est cette ville qui a vu naître le 8 janvier 1912 le South African Native National Congress qui prendra, en 1923, le nom d'African National Congress (ANC).

Qu'est-il devenu des aspirations de l'ANC ?

Pendant des décennies, l'ANC a été admiré par les masses sud-africaines, non seulement comme un mouvement de libération de l'oppression raciale mais aussi comme un parti politique qui allait promouvoir leur situation sociale et économique. 100 ans après la naissance du mouvement et après 18 années d'exercice du pouvoir, qu'est il advenu de ces aspirations ? Mewalall Ramgobin, un vétéran de la lutte de libération et ancien député de l'ANC :

« Pour nous, l'ANC, avec sa vision et son engagement en faveur de la libération, de l'unité et de la lutte contre le racisme, était et reste dans les circonstances actuelles, la seule organisation ou formation politique qui peut aboutir à tout cela en Afrique du Sud. Elle est la seule organisation qui peut apporter la protection et une paix durable dans notre pays. Donc, son rôle historique ne devrait pas être redéfini, mais doit être réaffirmé encore, encore et encore. »

Des partisans de l'ANC
Des partisans de l'ANCImage : picture-alliance/dpa

Pour ce vétéran de 76 ans qui a passé 20 ans dans les geoles du régime de l'apartheid, l'ANC doit revenir aux idéaux chers à Nelson Mandela, Oliver Tambo, Govan Mbeki ou encore Walter Sisulu, les pionniers du parti :

« Si la direction de l'ANC ne réfléchit pas sur les faiblesses actuelles du mouvement, alors l'ANC va avoir des ennuis. C'est pour cela que je dis que la seule chose qui est permanente est le changement et si le changement ne va pas dans le bon sens et si l'ANC n'arrive pas à se démarquer de ses tares, de la situation actuelle en termes de redistribution des richesses, de lutte contre le chômage et contre la corruption, alors je pense que l'ANC va avoir des ennuis. »

Besoin de dirigeants intègres

Jacob Zuma
Jacob ZumaImage : picture-alliance/dpa

Un avis que partage Zakele Ndlovu, analyste politique à l'université du KwaZulu-Natal à Durban : « Des gens de tout caractère ont infiltré l'organisation et je pense que cela a contribué au fait que l'ANC ne puisse pas répondre aux attentes des populations. Je pense que quelques personnes ont simplement perdu le sens de la moralité, le sens de ce qui est vrai et faux. Je pense que nous avons besoin de gens intègres, de gens du peuple et qui vont nous apporter ces valeur et non pas escroquer le peuple. »

Point d'orgue de ces festivités, un grand meeting est prévu dimanche en présence de quelque 100.000 partisans de l'ANC, mais sans l'ancien président Nelson Mandela, âgé aujourd'hui de 93 ans.

Ecoutez ci-dessous l'interview de Denis Kadima, directeur de l'Institut électoral sud-africain au micro de notre correspondante Valérie Hirsch.

Auteur : Subry Govender , Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Carine Debrabandère