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L'armée égyptienne donne le ton

Aude Gensbittel29 juillet 2013

A la Une : la situation en Egypte, après la mort samedi de dizaines de manifestants favorables au président déchu Mohamed Morsi. Les autorités de transition ont annoncé qu'elles seraient fermes en cas de débordements.

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Manifestations en faveur de Mohamed Morsi
Manifestations en faveur de Mohamed MorsiImage : Reuters

Tout comme pendant l'ère du président Moubarak, c'est l'armée qui donne le ton, estime die Welt. Actuellement, les militaires se servent des jeunes manifestants et même de l'opposition séculaire pour légitimer leur propre manière d'agir. Ces groupes espèrent certes obtenir la démocratie, mais on ignore encore si c'est vraiment ce que recherche l'armée. Le prochain président aura forcément des traits autoritaires, il ne pourra sinon pas tenir en respect les islamistes. Vouloir les rayer de la scène politique ne provoquerait qu'une guerre civile. Car plus de la moitié des Egyptiens soutiennent encore les Frères musulmans.

La Süddeutsche Zeitung parle ironiquement d'un « bon week-end » pour les principales forces politiques en Egypte. Les Frères musulmans peuvent exhiber des dizaines de cadavres, soi-disant morts pour la démocratie. La présidence catastrophique de Mohamed Morsi ? Oubliée. Le ministre de la Défense, le général al-Sissi, se présente comme un sauveur et après le bain de sang de samedi, il a carte blanche pour faire ce qu'il veut. Les nouvelles autorités et une grande partie de la population s'imaginent qu'on peut construire la démocratie sur le corps de ses adversaires politiques. Le pays a rarement été aussi éloigné de la liberté.

Les partisans de Mohamed Morsi continuent à manifester
Les partisans de Mohamed Morsi continuent à manifesterImage : Reuters/Mohamed Abd El Ghany

Bain de foule pour le pape

Le pape François veut s'engager pour les pauvres et les exclus
Le pape François veut s'engager pour les pauvres et les exclusImage : REUTERS

Les journaux allemands dressent aussi un bilan du séjour du pape François au Brésil à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse. Il s'agissait de son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction.

Le Tagesspiegel évoque un pape « politique » qui a salué les manifestations de masse de la jeunesse brésilienne, les qualifiant de contribution morale à la démocratie, et qui, dans un pays où existent de nombreuses injustices, a appelé à plus d'égalité. On n'est pas obligé d'aimer le pape François, mais il a montré qu'il a son mot à dire quand il s'agit de dénoncer les inégalités sociales.

Le pape est apprécié des foules, c'est ce qu'a montré son voyage à Rio, écrit la Nordwest-Zeitung. Mais les embrassades données aux enfants et le fait de se déplacer dans des voitures modestes ne font pas oublier que les véritables défis de ce pontificat se trouvent ailleurs : à Rome. Les problèmes liés à la banque du Vatican, aux scandales de pédophilie et à la hiérarchie figée ne sont pas simples à résoudre. Mais avec sa popularité, le nouveau pape pourrait s'opposer à ceux qui sont réfractaires aux réformes et s'attaquer à tous ces défis. S'il ose le faire.

La foule a acclamé le pape François au Brésil
La foule a acclamé le pape François au BrésilImage : picture-alliance/dpa