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L’avenir du constructeur automobile allemand Opel reste incertain

Böhme, Henrik / Pognan, Philippe25 août 2009

On ignore toujours qui pourrait faire redémarrer la filiale de l’Américain General Motors et assurer l’avenir de la marque et de ses 25.000 employés

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Un éclair: l'emblème d' OpelImage : AP

Ce mardi, John Smith, le négociateur en chef de General Motors a rencontré des représentants du groupe de travail désigné par Berlin pour piloter la vente d'Opel. On espère donc en savoir plus dans les prochaines heures. Mais selon les dernières rumeurs dans cet épineux dossier le constructeur américain pourrait renoncer à vendre sa filiale allemande pour la conserver. GM qui a été lui même secouru par Washington envisagerait de lever 4 milliards de dollars pour garder Opel au lieu de vendre sa filiale à l'équipementier canadien Magna International, comme le souhaite Berlin.

Décidément, le dossier Opel traîne en longueur et les négociations prennent de plus en plus la forme d’une partie de poker. Une partie de poker où les enjeux sont de taille: la renommée d’Opel qui fait partie de l’histoire automobile allemande, l’avenir de de ses 25.000 employés et de leurs familles, la propriété de brevets et licences, le contrôle du know-how des ingénieurs allemands. Ferdinand Dudenhöffer, Chef du CAR, -(Car Automotive Research)- c’est le nom du département de recherche automobile de l’Université de Duisburg-Essen dans la Ruhr, estime " qu'au cours des six, huit dernières semaines, il est devenu clair que General Motors poursuit une tactique, une stratégie de temporisation. Il est clair aussi que General Motors examine plusieurs options et qu’il veut en tirer le meilleur profit. Mais nous aussi en Allemagne avons commis une lourde faute. Nous nous sommes fixés tôt sur Magna, tous favorisaient Magna, mais et c’est ce que l’on ne peut pas faire lors de négociations – le ministère de l’Economie et son ministre ont de leur côté mis un frein à ces négociations. Monsieur zu Guttenberg a toujours présenté de nouveaux candidats à la reprise d’Opel après le 31 mai – le jour du dépôt de bilan de GM. Il a lui même déclaré qu’une insolvabilité de Opel ne serait pas le pire, même après le 31 mai. Il aurait été plus simple de négocier avant et de trouver un accord."

Deutschland USA Streit um Opel Karl-Theodor zu Guttenberg
Le ministre allemand de l'Economie, Karl-Theodor zu GuttenbergImage : AP

Quelques jours avant de déposer le bilan GM avait conclu fin mai un accord préliminaire avec Magna. Le gouvernement allemand s’était impliqué tôt pour le sauvetage d’Opel et en faveur de Magna. Face à l'enjeu social du dossier et face à l'échéance des élections législatives le 27 septembre , si GM devait changer de stratégie cela serait un cuisant échec pour la coalition gouvernementale à Berlin. et une perte pour les contribuables. Pour le professeur Dudenhoffer, il semble évident que "si d’ici les élections du 27 septembre aucune solution n’a été trouvée pour Opel, alors on doit partir du principe que ce sera General Motors qui dictera sa solution. Alors là les Allemands seraient les perdants, on aurait alors donné 1,5 milliards d’euros, de l’argent des contribuables pour financer une entreprise américaine, ce serait la plus mauvaise option. Car l’avenir de General Motors est très très fragile. On a évité une insovabilité, on a pu licencier des employés et fermer des usines aux frais de l’Etat. Mais General Motors a toujours la même direction, produit toujours les mêmes véhicules, on ne voit pas de nouvelles idées."

General Motors Präsident Fritz Henderson gibt Stellenabbau bekannt
le président de General Motors, Fritz HendersonImage : AP

Lors du conseil d'administration de GM vendredi dernier, le directeur général Fritz Henderson a demandé de revoir totalement les projets pour Opel. Ce plan alternatif devrait "être prêt début septembre". Il faudra donc sans doute patienter jusque là.