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Le bilan du G8

Christophe LASCOMBES11 juin 2004

La presse allemande de ce vendredi revient tout naturellement sur le bilan du G8 en Georgie, un sommet qualifié d’historique par Condoleeza Rice, la Conseillère à la Sécurité de George W. Bush, parce qu’il a traité et clos le délicat dossier irakien...

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Succès de ce sommet: l'unité et la normalisation des relations entre les membres du G8
Succès de ce sommet: l'unité et la normalisation des relations entre les membres du G8Image : AP

Cela a surtout été le sommet de l’amabilité chorégraphiée, titre la Süddeutsche Zeitung, un sommet où les USA voulaient se présenter comme partenaire et non comme puissance hégémonique. A Sea Island, Bush a réussi à apparaître aux yeux des Américains non pas comme têtu et borné, mais comme un président capable de traiter ses partenaires non seulement en amis mais aussi en égaux.

A l’instar de die Welt, la Frankfurter Rundschau poursuit dans le commentaire : après l’échange d'amabilités, force est de constater que dès qu’on aborde les problèmes qui fâchent, tels politique extérieure, dette irakienne et paix au Proche-Orient, la belle unité de façade vole en éclats, les Européens refusant de se plier au diktat américain. En fait, le seul véritable succès de ce sommet a été la normalisation du climat entre anciens partisans et adversaires de la guerre en Irak.

La Berliner Zeitung analyse elle l’initiative de réformes pour les Etats du Grand Proche-Orient et de l’Afrique du Nord : Bush a dû faire des concessions aux Européens. Le texte vise surtout l’apport d’un soutien économique aux pays concernés et évoque deux des exigences européennes : d’une part, la solution du conflit israélo-palestinien, vitale pour la région et d’autre part, il n’est pas question d’imposer à ces pays des propositions de démocratisation. C’est à eux de les trouver tous seuls.

La Tageszeitung, de Berlin, critique l’attitude colonialiste des pays riches dans leur démarche d’aide aux pays en voie de développement. En diminuant leurs subventions, ils suppriment la distorsion artificielle de la concurrence sur les marchés mondiaux. Mais en contrepartie, les pays riches exigent l’ouverture des marchés des pays pauvres pour leurs propres produits et services. Dans ces conditions, concurrence internationale et pays ouverts, les pays pauvres n’ont plus aucune chance de s’industrialiser. En réalité, ce discours d’aide au pays pauvres contre renforcement des échanges commerciaux revient à retirer à ces derniers l’échelle qui a permis en leur temps aux pays riches d’accéder à leur propre richesse, conclut le journal.