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Le bouclier antimissile américain en Pologne

Gaelle Dietrich20 août 2008

La Pologne accueillera bien le bouclier antimissile américain. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, en déplacement à Varsovie, a en effet signé aujourd'hui un accord avec son homologue polonais.

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La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue polonais lors de la signatureImage : picture-alliance/ dpa

«C'est un jour vraiment spécial et je veux juste redire que pour la Pologne et les Etats Unis, cette coopération de défense est très importante. Et en période de tensions, le plus important est d'avoir des amis, mais c'est encore plus important d'Avoir des amis qui partagent vos valeurs et vos aspirations et vos rêves. Et la Pologne et les Etats-Unis sont des amis de ce genre-là. »

La secrétaire d'Etat américaine peut être satisfaite.Après 15 mois de pourparlers, elle a enfin signé l'accord sur le bouclier antimissile. Les négociations ont longtemps buté sur les exigences du gouvernement de Donald Tusk, le premier ministre polonais.

Donald Tusk zu Raketenschildplänen der USA
Le premier ministre polonais Donald TuskImage : AP

Il mettait en avant le danger que représenterait la présence d'un bouclier anti-missile sur son territoire, à deux pas de la Russie. Finalement, les Etats-Unis ont fait des concessions et vont aider la Pologne à améliorer ses forces militaires. Aujourd'hui, Donald Tusk se félicite de l'accord:

«Les faits sont là: pour la première fois dans l'histoire de la Pologne indépendante depuis 1989, nous participons à un système de défense dont le but est d'offrir plus de sécurité à la Pologne. Je sais que l'implantation américaine a éveillé des doutes. Mais je le dis clairement : Pour la sécurité nationale c'est un contrat positif et ça vaut la peine d'en payer le prix. »

C'est la crise en Géorgie qui semble avoir poussé les Etats-Unis à signer l'accord rapidement.

Le bouclier antimissile est une pièce essentielle de la stratégie de défense américaine.

Il est censé protéger contre toute attaque venue, par exemple, de l'Iran. Selon les Américains, l'Iran pourrait d'ici 2015 se doter de missiles capables d'atteindre l'Europe et l'Amérique.

Cette théorie est contestée par certains, surtout par la Russie, qui ne croit pas en la stratégie défensive américaine.

Pour elle, c'est clairement une menace à sa sécurité.

Le Kremlin a déjà prévenu: il riposterait si les Américans s'implantaient dans son ancienne zone d'influence. Le porte-parole du ministre de la Défense russe Nikolai Uwarow parle même d'installer des fusées en direction de l'Europe:

« Dès lors que la Pologne autorise la réalisation de cet accord qui menace directement la force stratégique nucléaire russe, elle fera partie de ce jeu stratégique nucléaire entre les puissances nucléaires. C'est comme ca. C'est de la pure logique militaire.»

Cette course à l'armement - au moins dans les paroles - rappelle inévitablement la guerre froide. Pourtant, le président polonais Lech Kaczynski est formel: cette époque est définitivement révolue. «Personne, dit-il, ne peut dicter à la Pologne ce qu'elle doit faire.»