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Le charme chinois

3 février 2012

Si la presse allemande d'aujourd'hui commente aussi les violences entre supporters lors d'un match de football en Égypte, elle s'intéresse surtout au voyage officiel d'Angela Merkel en Chine.

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Pour Pékin, Angela Merkel est un interlocuteur de confianceImage : Reuters

Qui croira que ces 74 morts ont été victimes d'une flambée de violence spontanée ? lance la Frankfurter Rundschau. Tout comme lors des aggressions de ces derniers mois contre des manifestants, ou comme lors des pogromes non élucidés contre les Coptes, des forces obscures veulent semer le chaos, dans le but de multiplier les appels à la reprise en main du pays par un homme fort.

Quoi qu'on en dise, une chose est certaine : les forces de sécurité ont échoué dans leur mission, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le match de Port Saïd est un classique de la violence des stades, lorsque les partisans de deux clubs connus pour leur agressivité s'affrontent. Seulement, le pouvoir militaire pourrait bien être tenté d'intrumentaliser cette violence, d'autant que le ministre égyptien de l'Intérieur a récemment proposé, au nom de la stabilité, d'imposer de nouveau l'état d'urgence qui venait d'être levé.

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La violence sera-t-elle récupérée par le pouvoir ?Image : picture-alliance/dpa

Le quotidien de Francfort revient aussi dans ses colonnes sur le voyage officiel de la chancelière allemande en Chine, une visite que Pékin considère officiellement comme « particulièrement importante ».

Ce qui fait dire à die Welt : certains ont peur d'une Chine trop puissante. Et le quotidien de citer un sondage représentatif, réalisé par l'institut Emnid, selon lequel 68 pour cent des Allemands rejettent une participation de la Chine au Mécanisme européen de Stabilité financière car ils craignent une influence plus importante de Pékin sur les affaires européennes. Si le Premier ministre chinois accepte de réfléchir à une collaboration plus intense aux efforts destinés à surmonter la crise de l'euro, l'Europe doit auparavant exécuter des efforts douloureux avant que d'autres ne s'engagent à ses côtés. On est loin de la promesse de l'engagement financier chinois espéré par Angela Merkel.

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Pékin ne s'engage pas à sauver l'euroImage : picture alliance/APA/picturedesk.com

La Süddeutsche Zeitung doute que Pékin s'engage financièrement pour sauver l'euro. Il va plutôt profiter de la faiblesse de nombreux États européens pour s'adjuger sans coup férir des joyaux industriels autrement hors de portée de son escarcelle. Le port d'Athènes par exemple est déjà aux mains des Chinois et le plus grand fournisseur portugais d'énergie pourrait bientôt être racheté par des investisseurs asiatiques. Et si l'Empire du Milieu a encore de l'argent à dépenser, il préfèrera certainement acheter des mines de cuivre africaines plutôt que participer à grands coups de yuans au système de stabilité de l'euro, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Anne Le Touzé