1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le congrès à l'américaine de la CDU n'éclipse pas les doutes

Yann Durand29 août 2005

Lors du congrès extraordinaire de la CDU hier à Dortmund, Angela Merkel a sonné l’offensive dans la phase cruciale de la campagne. L’union a en outre voulu démontrer sa maîtrise de la politique- spectacle, à trois semaines d’un scrutin qui lui semble promis. Malgré tout, les doutes persistent quant aux réels changements que pourra apporter un gouvernement de l’union. La presse allemande s’en fait l’écho ce matin.

https://p.dw.com/p/C9cm
Angela Merkel
Angela MerkelImage : DW-TV

La campagne de l’union, au début de l’ultime phase, remplit deux conditions de la communication de masse: elle fixe les thèmes dominants dans l’opinion publique et place le parti idéalement pour profiter de l’effet boule de neige. C’est ce qu’affirme la Süddeutsche Zeitung. Depuis la proposition de Kirchhof d’un taux unique d’imposition, tout le monde parle du concept fiscal de la CDU et en oublie le projet de hausse de la TVA. En outre, on le sait, à partir d’un certain moment celui qui pointe en tête des sondages a toutes les chances de rallier bon nombre d’indécis dans la dernière ligne droite.

Jamais dans l’histoire de la République, il n’aura été aussi simple de prendre le pouvoir, affirme la Frankfurter Rundschau. Mais en septembre 2005, un paradoxe fait loi : devenir chancelier n’est pas difficile, en revanche le rester l’est énormément. Le gouvernement actuel n’a pas atteint le bord de l’abîme uniquement par son incompétence, explique le journal, mais aussi à cause du poids des problèmes économiques existants et, en 1er lieu, de la faible marge de manœuvre dont on dispose pour les résoudre au niveau national.

Ainsi concernant la candidate de la CDU, Angela Merkel, La Frankfurter Allgemeine Zeitung ne lui prédit pas un avenir des plus roses. Même si à Dortmund elle a été saluée comme une superstar lors d’un congrès de style presque américain, les applaudissements frénétiques n’auront qu’un effet limité. La réalité est au dehors, et elle est plus puissante que l’ambiance d’une salle, rappelle le quotidien. Surtout les jeunes députés se font encore des illusions sur les conséquences de l’état des finances publiques. Pourtant Kirchhof, s’il en devient le ministre, n’aura pas plus à distribuer que Hans Eichel Aujourd’hui.

Dans l’état actuel des choses, tout autre résultat qu’une écrasante majorité pour l’union et le FDP, le 18 septembre, serait une défaite aux yeux de Merkel, constate la Tageszeitung de Berlin. Edmund Stoiber, en fixant l’objectif de 45 % des suffrages, a certes contribué à gonfler les attentes, mais la candidate elle-même s’est mise sous pression en promettant un changement radical de la politique dans ce pays. Il devrait lui en coûter... Au plus tard après le vote... Peut-être même avant.