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Le congrès du SPD

Yvon Arsenijevic18 novembre 2003
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Si Gerhard Schröder traversait un lac en marchant sur l'eau, les Allemands diraient qu'il ne sait pas nager - voilà comment un journaliste suisse mesurait récemment la « température » de l'opinion publique en Allemagne - la même à peu près qui règne au sein du parti social démocrate, réuni en congrès à Bochum et qui a entendu hier le « grand discours » de son président, le même Gerhard Schröder. A-t-il marché sur l'eau ? Y a-t-il eu un « miracle de Bochum » ? La presse écrite répond. Il n'a même pas essayé, constate la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, de Munich, et c'est d'ailleurs là le miracle, pour le journal : le fait qu'il n'y ait pas eu de miracle et que le SPD aille quand même un peu mieux puisqu'il a montré qu'il pouvait cesser de se prendre en pitié. Le chancelier, lui, continue à faire ce qu'il sait déjà faire : nager ! Même chose pour DIE WELT, à Berlin : pas de miracle - mais même pas de « nouvel élan ». Et surtout pas de vraie « vision » de la part d'un chancelier qui n'a pourtant pas à craindre (selon le journal) de putsch à gauche : la force des mécontents et des « ras-le-bol-les réformes » n'y suffirait pas. Première leçon des assises de Bochum pour notre confrère : le chancelier peut respirer ! Il a essayé de « remonter » les déprimés, ajoute de son côté la SüDDEUTSCHE ZEITUNG, et de réveiller l'ancienne fierté d'un SPD a le courage des réformes même quand ça fait mal. Tentative tardive, estime le journal, tentative un peu gauche aussi, mais peut-être réussie d'implanter sa politique de réforme dans le parti. Il n'empêche que le dilemme des sociaux-démocrates sous Schröder est là et bien là, comme nous le décrit la NEUE WESTFÄLISCHE de Bielefeld : partagés entre espoir et crainte - l'espoir que les réformes engagées et l'embellie conjoncturelle débouchent sur une vraie reprise et la crainte que les électeurs du SPD ne pardonnent pas les coupes sociales et les erreurs de gestion et finissent par lui tourner le dos de façon durable. Le chancelier a-t-il pu indiquer une issue ? La FRANKFURTER RUNDSCHAU note qu'il peut être intégrateur, quand il le faut. Tel voulait être aussi son message à Bochum quand il a lancé aux délégués que « Le SPD est meilleur que ce qu'il croit ». Reste à savoir si les sociaux-démocrates le croient, conclut notre confrère. Pour le BERLINER KURIER, par contre, pas de doute : le chancelier a manqué sa cible. Il a pansé les âmes, mais pas soigné les têtes. Comprendre les nécessités ? Soutenir les réformes ? Les hésitations, estime le journal de Berlin, sont encore là après le congrès. Schröder n'a pas pu donner la bonne impulsion à son parti.