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Le départ de Colin Powell

Christophe LASCOMBES16 novembre 2004

La presse allemande de ce mardi s’est naturellement penchée sur la démission annoncée de Colin Powell. Une démission pour certains annoncée, pour d’autres qui laisse quelques inquiétudes...

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Premier Afro-américain à avoir atteint un tel poste, Colin Powell quitte le State Department.
Premier Afro-américain à avoir atteint un tel poste, Colin Powell quitte le State Department.Image : AP

On s’y attendait, estime la Frankfurter Rundschau. Le quotidien souligne en particulier que la plus grande liberté de manœuvre dont disposait le chef de la diplomatie américaine après l’échec de la stratégie de Blitzkrieg en Irak ne change rien à l’isolement fondamental qu’il subissait à Washington. En fait, le couple Bush-Powell n’était pas des plus harmonieux. Et si Powell n’en a pas tout de suite tiré les conséquences c’était certainement par crainte de devoir abandonner un peu de sa petite influence mais aussi parce qu’il ne voulait pas céder la place à ses contradicteurs. Seulement, cela n’est pas une base suffisante pour un deuxième mandat de quatre ans au State Department. Le départ de Colin Powell était donc attendu mais politiquement parlant, il quitte son poste sur un échec et sans avoir souvent pu empêcher que le pire arrive.

La Tageszeitung de Berlin, se veut surprise. Ayant annoncé sa venue au Proche-Orient la semaine prochaine pour relancer le processus de paix après la mort de Yasser Arafat, nombreux étaient ceux qui pensaient que Colin Powell, l’une des rares voix modérées du cabinet Bush, n’allait pas jeter l’éponge aussi facilement face aux faucons du Pentagone. Et le journal de détecter une certaine ironie dans le parcours politique de ce général qui n’a pas su s’allier ses anciens condisciples et qui a du abandonner la préparation et la gestion de la guerre en Irak à des civils comme Donald Rumsfeld.

Echec, c’est également le terme employé par la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si l’on regarde ce que le plus populaire des membres de la première équipe Bush a fait de son potentiel exemplaire, on ne peut que constater son échec de chef de mission. Et cet échec est d’autant plus tragique, reprend le quotidien que ce sont bien plus les circonstances et non ses propres faiblesses qui l’ont fait chuter.

Die Welt par contre fait fi des regrets et des plaintes. Colin Powell n’a rien fait d’autre que ce que lui demandait son président. Et le commentateur de rappeler que la politique étrangère américaine de ces quatre dernières années a plus porté la marque de George Bush que celle de Colin Powell. D’ailleurs, le discours de George Bush après sa réélection l’a bien montré : Washington ne suivra pas à l’avenir une politique étrangère encore plus radicale et les USA sont désormais convaincus de la nécessité de collaborer avec leurs alliés. Avec Colin Powell, c’est donc le Ministre des Affaires étrangères qui s’en va, un autre prendra sa place. Rien de plus ! conclut le journal.