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Le fantôme des Balkans

3 juin 2011

L'ancien général serbe Ratko Mladic, accusé de crimes contre l'humanité, a été entendu ce matin au Tribunal Pénal International de La Haye. Il pourrait insister sur son mauvais état de santé pour retarder le procès.

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Ratko Mladic salue ses juges au début de son audition devant le TPI pour l'ex-Yougoslavie
Ratko Mladic salue ses juges au début de son audition devant le TPI pour l'ex-YougoslavieImage : dapd

Il y avait sans aucun doute quelque chose de pathétique à voir Ratko Mladic entrer dans la salle du tribunal de La Haye avec les airs d'un général qui n'aurait jamais perdu une bataille. Celui-ci a tout simplement commencé par refuser que lui soient présentées les charges qui pèsent contre lui. "Je suis le général Ratko Mladic. Je ne veux pas qu'une seule syllabe ou une seule phrase de l'acte d'accusation soit lue", a-t-il déclaré avant de refuser, comme prévu, de plaider coupable ou non coupable ce qui reporte sa prochaine audition d'un mois.

Cela n'a bien sûr pas empêché le juge Alfons Orie de lui indiquer qu'il était accusé de génocide, de crimes contre l'humanité et de violations des lois de la guerre entre 1991 et 1995 avec en particulier, en novembre 1995, le massacre organisé de près de 8 000 Bosniaques musulmans. Ratko Mladic a qualifié ensuite ces accusations de « monstrueuses ».

Milos Saljic, l'avocat de Ratko Mladic, parle aux journalistes devant l'entrée du tribunal
Milos Saljic, l'avocat de Ratko Mladic, parle aux journalistes devant l'entrée du tribunalImage : picture-alliance/dpa

Huis clos

Ratko Mladic semble vouloir, qui plus est, jouer sur son état de santé pour entraver le procès. Celui-ci est apparu très affaibli, ayant du mal semble-t-il à parler et cela est peut-être la conséquence d'une attaque cérébrale qu'il a eu il y a un an. D'ailleurs, toujours très fier, il a réclamé une audition à huis clos pour évoquer ses problèmes de santé. Après avoir tenté de jouer cette carte pour empêcher son transfèrement à La Haye, Ratko Mladic pourrait donc continuer à utiliser cet argument pour retarder le déroulement du procès.

Ce qui pourrait bien être embarrassant pour le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, qui a été créé en 1993 et qui est souvent critiqué pour la lenteur de ses procès qui peuvent durer quatre années. La grande question est donc de savoir si ce tribunal arrivera finalement à juger Ratko Mladic dont la santé semble dégradée. S'il devait mourir en prison, il connaitrait alors le même sort de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, mort en 2006 dans sa cellule.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Marie-Ange Pieorron