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Le Ghana serre la vis aux commerçants étrangers

Eric Segueda10 juillet 2012

Le gouvernement ghanéen a décidé d'expulser les commerçants étrangers qui opèrent illégalement sur son territoire. La loi exige le versement de 300 000 dollars avant de commencer toute activité commerciale dans le pays.

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Image : AP

Plusieurs commerçants expatriés qui ne se sont pas encore conformés aux exigences légales ont déjà commencé à fermer leurs magasins. Les Chinois et les Nigérians semblent être les plus concernés par la mesure. Ils estiment d'ailleurs que c'est un alibi pour les chasser du pays. Mais pour la ministre ghanéenne du Commerce et de l'Industrie, Hannah Tetteh, il s'agit tout simplement d'une application de la loi.

“Nous voulons que les commerçants concernés se retirent du marché ghanéen. Nous n'avons pas du tout l'intention de déposséder qui que ce soit de ses biens. Nous disons tout simplement que l'activité qu'ils exercent est illégale, et qu'il faut par conséquent l'arrêter ou se conformer à la loi. Le commerce illégal fait entrer des produits moins chers sur le marché, ce qui bloque l'activité des commerçants légaux. Alors s'ils ont choisi d'abandonner leur pays pour mener leurs activités au Ghana, qu'ils œuvrent aussi pour la croissance économique du pays. »

Ghana Geschäft
Magasin de prêt-à-porter à AccraImage : AP

Les Nigerians particulièrement touchés

Les commerçants nigérians, qui se sentent visés par la décision d'Accra, ont saisi le parlement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont une délégation a rencontré la semaine dernière la ministre de tutelle. Briama Kamanda, porte-parole de la délégation, se dit insatisfait:

« Nous avons discuté avec la ministre mais elle ferme les yeux sur certains aspects, juste pour légitimer leur décision. Elle a dit qu'il s'agit d'une application de la loi d'investissement pour les étrangers. Mais normalement cette loi ne doit pas concerner les citoyens de la zone CEDEAO. Il y a un protocole, dans lequel tous les pays membres se sont engagés à considérer les autres citoyens de l'espace CEDEAO comme des nationaux, à partir du moment où ils résident légalement dans un pays membre»

Après la saisine du Parlement de la Communauté, la ministre ghanéenne du Commerce et de l'Industrie a annoncé qu'elle allait suspendre la fermeture de commerces pour quelques semaines, le temps de mener d'autres consultations au sein du gouvernement.