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Le gouvernement indien sous pression

1 décembre 2008

Après la série d’attentats qui a frappé Bombay, les dirigeants indiens montrent du doigt le Pakistan voisin, soulignant que tous les auteurs des attentats sont des Pakistanais.

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Palace Taj Mahal, BombayImage : AP

Selon eux, ces attaques portent "un grave coup" aux relations entre les deux pays. Mais en Inde même, si la colère populaire se tourne aussi vers le pays voisin, elle se porte également sur le gouvernement indien qui fait de plus en plus l’objet de critiques. On lui reproche notamment une mauvaise gestion de crise ainsi qu’un mauvais fonctionnement des services de renseignement. Plusieurs hauts responsables en ont tiré les conséquences: après la démission du ministre de l'Intérieur Shivraj Patil et celle du conseiller à la sécurité nationale Narayanan, le chef du gouvernement local de l'Etat de Maharashtra , où se trouve Bombay, a fait de même.

De nombreux habitants de Bombay crient leur douleur et leur colère en passant devant le Palace du Taj Mahal. Le grand hôtel est pour eux l’un des lieux où la terreur a frappé mais aussi un symbole de l’échec des forces de sécurité. Un manifestant:

Nous aimerions poser des questions: qu’a entrepris exactement le gouvernement ? Pourquoi est ce que nos systèmes ne fonctionnent pas ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? ... les services secrets ont complètement échoué!“

Les autorités sont conscientes de la crise de confiance des citoyens indiens dans la capacité du gouvernement à assurer leur sécurité. Aussi dans un discours télévisé, le chef du gouvernement indien Manmohan Singh s’est adressé à la nation :

“Ils voulaient détruire quelques uns des symboles les plus connus de notre capitale économique. Nous partageons la douleur de notre peuple et son sentiment de colère et d’indignation. Plusieurs mesures ont été prises pour maîtriser la situation , mais il est clair que beaucoup plus doit être fait et nous sommes déterminés à prendre toutes les mesures nécessaires pour réviser tout notre système de sécurité et nous avons déjà lancé des mesures pour renforcer aussi nos dispositifs de sécurité aérienne et maritime…“

Selon la presse indienne, citant les services de renseignements, l'unique survivant identifié parmi les assaillants, Ajmal Amir Kamal, 21 ans, capturé et interrogé par les forces de sécurité, a indiqué aux enquêteurs que tous étaient des Pakistanais entraînés par le Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste basé au

Pakistan et actif au Cachemire. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Qureshi est conscient de la gravité de la situation et de la portée des accusations

Indiennes:

“Naturellement, la situation est grave. Ne nous leurrons pas. Quand notre voisin ou les gens en Indes ont le sentiment qu’il s’agit là du 11 septembre de l’Inde, alors la situation est grave.”

Le chef de la diplomtie pakistanaise insiste sur le fait que le gouvernement indien ne dit pas que „le Pakistan“ est responsable, mais seulement des „élements au Pakistan“ et rappelle que son pays combat aussi le terrorisme dont il est lui même une victime:

Le Pakistan est fermement déterminé à combattre le terrorisme .Sous toutes ses formes. Car nous sommes nous aussi victimes du terrorisme .”

Dans une interview au Financial Times, le président pakistanais Asif Ali Zardari a lui- même rejeté tout soupcon de complaisance envers l’ extrémisme islamiste, relevant que l'armée pakistanaise combat tous les groupes terroristes.

Et selon l'ambassadeur du Pakistan à Washington, , l'Inde doit "éviter un discours de confrontation". Husain Haqqani a fait valoir qu'il "y a des terroristes qui s'entraînent secrètement dans tous les pays du monde. Ils n'agissent pas au nom d'un pays", a-t-il souligné.