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Le gouvernement tchèque renversé

Anne-Julie Martin25 mars 2009

Le gouvernement de centre droit de Mirek Topolanek a été renversé par une motion de censure. Une crise politique qui suscite l'inquiétude au-delà des frontières puisque le pays assure la présidence tournente de l'UE.

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Mirek TopolanekImage : AP

Le vote de défiance a été initié par l'opposition de gauche. La motion de censure a recueilli les 101 voix nécessaires au sein de la chambre basse de 200 sièges. Fragile dès le départ, la coalition formée à l'origine par le parti libéral ODS de Mirek Topolanek et les chrétiens-démocrates est devenue minoritaire au Parlement. Elle a été vivement critiquée pour son Alliance avec les Verts, et son engagement en faveur du Traité de Lisbonne a ravivé les querelles internes.

Puis la crise économique est venue apporter de nouveaux arguments à l'opposition. "Le gouvernement n'a rien mis en place pour lutter contre la crise et ses conséquences, estime Jiri Paroubek, chef de file des sociaux démocrates. Par ailleurs, la dernière affaire du Premier Ministre a atteint d'énormes proportions. Il a voulu manipuler les médias". Michel Topolanek a effectivement avoué avoir fait pression sur les médias pour étouffer l'affaire des subventions d'Etat touchées par le député Petr Wolf.


Le Premier ministre s'est dit prêt à démissionner, mais l'opposition s'était prononcée avant le vote pour le maintien de l'équipe gouvernementale jusqu' à la fin de son mandat européen, qui doit se poursuivre jusqu'au 30 juin. Ensuite il y a deux voies possibles : l'organisation de législatives anticipées, ou la nomination d'un Premier Ministre en charge de former un nouveau cabinet.

Cette nomination serait entre les mains du président, le très euroseptique Vaclav Klaus. C'est lui qui sort vainqueur de cette débâcle, selon le politologue pragois Jan Kublacek. "Vaclav Klaus est devenu un joueur très important dans cette partie, explique-t-il. Car le Constitution lui permet sur plusieurs points d'avoir de l'influence sur la formation d'un nouveau gouvernement".


Même si la Commission européenne veut croire que Prague pourra maintenir le cap, on s'inquiète chez les 27. En ces temps de crise, l'Europe a besoin d'un leadership fort. L'autre grande préoccupation repose sur l'avenir du traité de Lisbonne, toujours dans l'impasse depuis le referendum irlandais.