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Le Kirghizstan s'enflamme

14 juin 2010

Les violences ethniques dans le sud du Kirghizstan alimentent les commentaires des journaux allemands.

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Les autorités ont décrété l'Etat d'urgence après les affrontements entre Kirghizs et minorité ouzbèke dans le sud du pays, notamment dans la ville d'Och.Image : DW

Des affrontements entre la population kirghize et la minorité ouzbèke ont fait plus d'une centaine de morts et provoqué la fuite de dizaines de milliers de personnes.


Kirgistan Bakijew
L'ancien président kirghiz Kourmanbek Bakiev, renversé par un soulèvement populaire au mois d’avril, vit aujourd’hui en exil en Biélorussie.Image : DW/Kesner

Si la crise au Kirghizstan persiste, alors cela pourrait ébranler l'architecture politique de la région entière, analyse la Süddeutsche Zeitung. C'est peut-être aussi ce qui explique l'hésitation de la Russie à envoyer des troupes dans cette poudrière prête à exploser. Les Etats-Unis ne promettent pas non plus de voler au secours du pays. Sous la pression de l'ancien président Kourmanbek Bakiev et étant donné la présence d'une base militaire américaine dans le pays, Washington avait évité tout contact avec l'opposition. Mais les anciens opposants sont arrivés au pouvoir et les Etats-Unis ne leur font pas confiance.

Si on ne stoppe pas les violences et le massacre de la minorité ouzbèke, alors toute la région pourrait s'enflammer, renchérit la Tagezeitung. Et qui sait quelles en serait les conséquences pour le conflit en Afghanistan. Rappelons que c'est par l'Asie centrale que transitent les convois d'approvisionnement. Seule une intervention de troupes internationales pourrait permettre de maîtriser la crise au sud du Kirghizstan. Car le gouvernement provisoire affirme lui-même ne pas être en mesure de faire cesser le carnage. Il serait grand temps que l'Otan et la Russie abandonnent leur concurrence géopolitique puérile et qu'elles œuvrent pour sauver la stabilité de l'Asie centrale.

Anhänger von Mir Hossein Mousawi im Iran
En 2009, les partisans de l'opposition avaient manifesté pendant des semaines pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.Image : AP

La Frankfurter Rundschau revient de son côté sur la situation en Iran, un an après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, qui avait provoqué des manifestations de masse. Lors de l'anniversaire du scrutin, samedi, Téhéran est resté calme, écrit le quotidien. De nombreux opposants au régime ont été condamnés à de lourdes peines. Aucun Iranien, ou presque, n'ose encore parler à des étrangers et il est pratiquement impossible pour les journalistes d'obtenir un visa pour l'Iran. La République islamique s'isole de plus en plus. Mais la crise politique n'est pas réglée pour autant. Un gouvernement qui doit s'appuyer sur l'aide de milices et sur la pratique de la torture ne peut plus convaincre sur le plan politique. Au sein de la population, l'effervescence est toujours palpable. Et les leaders de l'opposition savent que le temps travaille pour eux.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Carine Debrabandère