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Le Liban, victime collatérale du conflit syrien ?

Philippe Pognan22 octobre 2012

À Beyrouth, au Liban, les obsèques dimanche 21 octobre du général Wissam al-Hassan ont dégénéré en violente manifestation.

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Beyrouth, 21 octobre : la police disperse les manifestants qui tentent de pénétrer dans les bâtiments gouvernementaux
Beyrouth, 21 octobre : la police disperse les manifestants qui tentent de pénétrer dans les bâtiments gouvernementauxImage : Reuters

Ce haut responsable de la sécurité a été tué vendredi 19 octobre 2012 avec sept autre personnes lors d'un attentat à la bombe. Depuis, la tension est à son comble. Lundi matin encore, des heurts se sont produits dans le sud de la capitale libanaise.

Policiers et manifestants se sont affrontés jusque dans la soirée. Des milliers de personnes ont scandé des slogans contre le chef du gouvernement Najib Mikati, exigeant sa démission. Certains participants aux obsèques ont même essayé de prendre d'assaut les bureaux du Premier ministre.Colère de l'opposition

Libanon Beirut Beerdigung al Hassans
Les obsèques de Wissam al-HassanImage : Reuters

Les opposants accusent ouvertement Damas d'être le commanditaire de l'attentat à la voiture piégée qui a tué vendredi Wissam al-Hassan, un adversaire du pouvoir syrien. Or, de nombreux Libanais reprochent au Premier ministre Najib Mikati d'entretenir des relations trop étroites avec le régime syrien de Bachar al-Assad.

Il faut savoir que dans le cabinet actuel le puissant parti chiite Hezbollah, allié de Bachar al-Assad, occupe une place dominante. La police a finalement dispersé la foule avec des gaz lacrymogènes. Quelques coups de feu ont été tirés. Le chef de l'opposition, Saad Hariri, a appelé ses partisans au calme.

De son côté, le président libanais Michel Suleiman a appelé tous les responsables politiques du pays à ne pas céder à la violence :

« J'appelle le pouvoir judiciaire à ne pas avoir peur, le peuple est de votre côté. Et j'appelle les forces de sécurité à être fermes, vous avez le soutien de la population. J'appelle tous les politiciens, le gouvernement et les autorités politiques à ne pas couvrir des actions criminelles. Il faut que les policiers et les juges se sentent en sécurité et que les criminels se sentent exposés. C'est notre devoir et le devoir de tous les dirigeants politiques. »

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Une rue de Beyrouth, dimanche soirImage : dapd

Des coups de feu ont fait plusieurs blessés à Beyrouth

Cela s'est produit près d'un quartier musulman sunnite voisin des banlieues chiites du sud de Beyrouth. Les soldats ont riposté à des tirs d'hommes armés sur la route menant à Tariq al-Jdidé, bastion des partisans de l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri, fils de Rafic Hariri. Quoi qu'il en soit, le commandement de l'armée s'est dit ce lundi déterminé à rétablir l'ordre et la paix civile dans tout le pays.

Depuis la guerre civile qui a déchiré le pays de 1975 à 1990 et aussi depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005, le Liban reste un pays où les sensibilités entre chiites, sunnites ou chrétiens, entre gouvernement et opposition, sont exacerbées. De nombreux Libanais soupçonnent le régime syrien de Bachar al-Assad de vouloir exporter un conflit qui rappelle de plus en plus celui qu'ils ont eux-mêmes vécu des années durant.