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Le lourd héritage de l'ère Bush

Aude Gensbittel / Carine Debrabandère15 mai 2009

Barack Obama est revenu sur sa décision d’autoriser la publication de nouvelles photos montrant les sévices infligés par des soldats américains à des détenus en Irak et en Afghanistan. Les journaux sont mitigés.

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Le président américain Barack Obama.

Barack Obama a des arguments de taille pour vouloir empêcher la publication de nouvelles photos de victimes de torture par des Américains en Irak ou en Afghanistan, écrit la Süddeutsche Zeitung. Une nouvelle vague d'indignation s'abattrait certainement sur les Etats-Unis. Les soldats américains stationnés dans les deux pays pourraient être la cible de nouveaux attentats. Toutefois, même en empêchant la publication des photos avec cette justification, le président américain n'est pas pour autant débarrassé du débat sur la torture.


Neue Folterfotos aus Abu Graib
Photo prise dans la prison irakienne d'Abou Ghraib.Image : AP

Le gouvernement de Barack Obama est capable de surmonter la colère des militants pour les droits civiques, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La critique selon laquelle il se rend complice de la torture pratiquée sous le gouvernement précédent ne pourra pas lui faire beaucoup de mal. Après tout, Barack Obama peut se justifier en évoquant la sécurité nationale et le bien des soldats américains. Le président a préféré revenir sur sa décision, plutôt que de se voir accusé de menacer les Etats-Unis. Ce ne sera certainement pas le dernier revirement auquel on assistera, particulièrement dans le domaine du terrorisme.


Pour la Tageszeitung, au contraire, la volte-face de Barack Obama porte un coup à sa crédibilité. Certes, sa décision ne venait pas de nulle part, c'était une réaction aux violentes attaques des Républicains. Il y a un mois, ceux-ci lui avaient reproché de trahir son pays en publiant les notes secrètes justifiant des méthodes d'interrogation extrêmes. Mais il est désolant que le président qui avait promis tant de changements ne montre pas plus d'autorité justement sur ce point. L'impunité et le fait d'étouffer les affaires sensibles n'ont jamais été de bonnes conditions préalables à un nouveau départ.


Jahresrückblick 2004 Mai Irak Abu Ghraib
En 2004, la publication des photos de la prison d'Abou Ghraib avait suscité l'indignation générale.Image : AP

On peut se demander si la publication de photos choquantes sert vraiment à établir la vérité ou si elle ne satisfait pas plutôt les envies voyeuristes du public, écrit la Allgemeine Zeitung de Mayence. La décision du président est compréhensible, mais ce sont des tribunaux qui auront le dernier mot. Barack Obama est et reste porteur de beaucoup d'espoirs, mais il n'est pas naïf. S'il l'était, il n'aurait rien à faire à ce poste, conclut le quotidien.