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Le monde arabe divisé face à la guerre de Gaza

Anne-Julie Martin16 janvier 2009

Le Qatar organise un sommet à Doha et à Koweit plusieurs ministres des Affaires étrangères participent à une réunion consacrée au conflit. Mais depuis le début les dirigeants peinent à parler d'une même voix.

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Les chefs de diplomatie de la Ligue arabe réunis à Koweit où se déroule également un sommet économique la semaine prochaineImage : picture-alliance/ dpa

Après avoir échoué à réunir les dirigeants des 22 membres de la Ligue arabe, le Qatar a invité une dizaine de pays pour une rencontre symbolique à Doha, sa capitale. La réunion qui devait débuter ce matin a été reportée de quelques heures. Le quorum requis pour un sommet arabe, qui est de 15 pays, n'est pas encore atteint. L'Egypte et l'Arabie Saoudite notamment font partie des absents. Ils reprochent au Hamas de ne pas coopérer avec le président palestinien Mahmoud Abbas.


La question est de savoir si un sommet sans un poids lourd comme l'Arabie saoudite peut aboutir à quelque chose. Pour Toujan al-Faisal, ancienne députée jordanienne, la réponse est oui : "L'Arabie saoudite a de l'argent. Mais ce n'est pas l'argent qui compte, estime-t-elle. Ce qui compte c'est d'avoir une cause pour laquelle ont se bat. Nous vivons actuellement le début d'une nouvelle ère, où ce sont moins les dirigeants mais plutôt les populations qui définissent le cours des choses, avec des gens comme ceux du Hamas et de la résistance palestinienne".


Cette rencontre de Doha se veut un contre-pied à celle prévue à Koweït la semaine prochaine. Il s'agit d'une réunion préparatoire avant le sommet économique arabe prévu les 19 et 20 dans la capitale koweïtienne. "C'est une honte que la crise de Gaza, qui est une crise humanitaire, où coule le sang des enfants, c'est une honte de n'en parler qu'en marge d'un sommet prévu de longue date, lors d'une simple table ronde, a déclaré l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani".


Les 22 Etats membres de la Ligue arabe sont donc incapables pour l'instant de s'accorder sur la question de l'offensive israélienne. Mouin Rabbani, de l'Institut des études palestiniennes est assez pessimiste sur la situation : "Nous sommes plongés dans une nouvelle Guerre Froide au sein du monde arabe. Une guerre au moins aussi farouche que celle des années 50 et 60".


Une guerre froide entre les Etats donc, mais aussi une division qui se dessine entre les populations et leurs gouvernements. Dans la rue, depuis bientôt trois semaines, les manifestants appellent sans relâche à une condamnation sévère de l'Etat hébreu et à la solidarité avec les Palestiniens.