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Le Myanmar décide d'abolir la censure

Elisabeth Cadot (avec DPA, AFP)20 août 2012

Cela faisait près d'un demi-siècle que les journalistes devaient envoyer leurs articles - avant parution - au Département de la surveillance de la presse. Le pays était considéré comme un des plus fermés de la planète.

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La liberté de la presse bientôt garantie au Myanmar, une avancée attendue
La liberté de la presse bientôt garantie au Myanmar, une avancée attendueImage : dapd

« C'est un grand jour pour tous les journalistes de Birmanie », a écrit l'éditorialiste d'un hebdomadaire de Rangoun. C'est une avancée de plus dans la libéralisation du régime entrepris depuis la dissolution de la junte en mars 2011. Concrètement, le texte n'a pas encore été publié, mais le Parlement y travaille en collaboration avec des représentants de la presse. Le projet de loi doit préciser les droits et les devoirs des journalistes. Un code de déontologie devrait y être adjoint.

Dès le mois de juin, le ministre de l'Information avait fait savoir qu'il supprimerait tout contrôle. Mais fin juillet, deux hebdomadaires avaient encore été suspendus parce qu'ils n'avaient pas soumis certains de leurs articles au Bureau de la censure. Devant le tollé des journalistes birmans, le bureau de la censure avait finalement capitulé et annulé sa décision. La fin officielle de la censure met un terme à ce genre d'actions.Un signal positif vers l'extérieur

Des journalistes protestent au début du mois contre la suspension de deux hebdomadaires
Des journalistes protestent au début du mois contre la suspension de deux hebdomadairesImage : Reuters

La presse est-elle désormais totalement libre ? Le directeur d'un hebdomadaire birman, le 7 Day News, cité par les agences de presse, fait remarquer que « l'inquiétude qui avait régné dans les rédactions pendant 48 ans a disparu ». Mais il a tout de même expliqué que les journalistes restent passibles de représailles en cas d'informations qui "portent atteinte à la stabilité de l'État". Une définition assez floue, qui laisse des zones d'ombre dangereuses pour les journalistes.

Il faut donc attendre la promulgation de la loi sur la presse pour connaître précisemment le cadre dans lequel les journalistes pourront exercer leur métier. Mais on peut déjà constater que les sites internet des organes de presse étrangers ou des médias birmans en exil - jusque-là strictement interdits - sont libres d'accès. Plusieurs journalistes détenus ont par ailleurs été libérés. Autant de signes de libéralisation, dont le Myanmar (autre nom de la Birmanie), l'un des pays les plus pauvres de la planète, encore soumis à des sanctions occidentales, peut espérer tirer un bénéfice : l' accès aux financements européens et internationaux.