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Le port du voile refait débat dans la presse

Rémy Mallet
15 mars 2017

Les journaux allemands reviennent largement sur la décision rendue, le mardi 14 mars, par la Cour de justice de l’Union européenne qui donne le droit aux entreprises d’interdire le port du voile à leurs salariées.

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Berlin Kopftuch
Image : picture-alliance/dpa/W. Kumm

La Süddeutsche Zeitung estime que l’arrêt pris par la Cour de Luxembourg est une "atteinte à la liberté de religion". A en croire le quotidien munichois, cette décision correspond à l’esprit, qui domine l’époque actuelle en Europe, et qui voit en l’Islam une religion qui dérange. "Cet air du temps, écrit le journal, s’éloigne des valeurs libérales européennes et répond en même temps à un sentiment très répandu selon lequel il y aurait beaucoup d’étrangers en Europe. Et le port du voile en est devenu le symbole le plus frappant."  

Selon la Cour, l’application de la décision requiert au préalable que le règlement de l’entreprise prévoie l’interdiction de porter sur le lieu de travail des signes visibles de convictions politiques, philosophiques ou religieuses. Pour les juges européens, il n’est pas donc pas question de cibler une confession particulière.

C’est aussi l’avis de die tageszeitung, qui estime qu’il ne s’agit là « ni d’un jugement contre le voile, ni d'un jugement contre les musulmanes qui le portent ". Pour le quotidien berlinois, la décision des juges est au contraire un jugement en faveur de la " neutralité religieuse " au sein des entreprises. En rendant ce jugement, poursuit le journal, Cour de justice de l’Union européenne établit simplement le caractère privé de la religion. " Cela est tout à fait légitime ", conclut le journal. 
" Une interdiction peut aussi être un signe de liberté " note pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung

Projet de loi contre les discours haineux sur Internet

Le projet a été présenté hier par Heiko Maas, le ministre de la Justice. Le texte, sévère, prévoit d’infliger des amendes pouvant aller jusqu’à 50.000 euros aux médias sociaux qui ne suppriment pas les discours de haine.  Un projet salué par le quotidien Die Welt. " Il est légitime que les réseaux sociaux se conforment à la législation nationale ", écrit le journal. Et de poursuivre : " Les auteurs qui alimentent Internet de discours négationnistes et qui trouvent là une plateforme pour répandre ces messages haineux doivent être poursuivis certes, mais avec eux, les responsables des plateformes qui laissent se propager ces discours."

Symbolbild Internet in der Krise
Image : picture-alliance/dpa/L. Schulze

Cependant, plusieurs questions restent encore en suspens, relève le quotidien colonais Kölner Stadt-Anzeiger. " Chaque message à caractère haineux ignoré par Facebook pourra-t-il atterrir sur la table des juges ? Et qui détermine si un message est passible de poursuites pénales ou pas ? Facebook ? ", s’interroge le journal.  

On termine cette revue de presse avec le quotidien Bild, qui s’est payé, à sa Une, la tête du président turque Erdogan, le montrant le visage grimaçant, accompagné du texte qui suit :  " BILD lui dit la vérité en face : Vous n’êtes pas un démocrate. Vous nuisez à votre pays. Vous n’êtes pas le bienvenu chez nous ".