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Le président du Pakistan démissionne

Gaelle Dietrich18 août 2008

Le président du Pakistan Pervez Musharraf remet aujourd'hui sa démission. Le chef de l'etat était menacé par une procédure de destitution.

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Le président démissionnaireImage : picture-alliance/ dpa

Ses adversaires avaient juré de l'évincer du pouvoir. C'est chose faite. Pervez Musharraf a finalement préféré partir de lui-même, plutôt que d'affronter la procédure de destitution lancée par le gourvernement. Ce sont de «fausses accusations», se défend le chef de l'Etat pakistanais. Il affirme avoir toujours agi «en toute bonne foi» face aux défis du pays, notamment la montée de l'islamisme et les difficultés économiques. «Mes frères et soeurs, une procédure de destitution est le bon droit du Parlement. Y répondre est aussi mon droit. Aucun document qui ferait la liste de mes fautes, ne pourrait être maintenu contre moi», a-t-il déclaré aujourd'hui lors d'une allocution télévisée.


Pervez Musharraf a atteint des sommets d'impopularité. Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d'Etat en 1999, il a largement renforcé les pouvoirs présidentiels. Il a multiplié les mesures impopulaires, comme la proclamation de l'état d'urgence en novembre dernier. Sa réputation a églament été entachée par l'assassinat de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto alors en pleine campagne léglislative. Sous pression de l'opposition, Pervez Musharraf a même dû renoncer à conserver la tête de l'armée pour être réélu président fin 2007.

Pakistan Nawaz Sharif und Asif Zardari in Islamabad
Les leaders des partis de la coalition, Nawaz Sharif et Asif Ali ZardariImage : picture-alliance/ dpa


Neuf ans après le coup d'Etat, l'opposition s'est regroupée et affirmée. La coalition anti-Musharraf est menée par Asif Ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto, leader du PPP, le Parti du Peuple Pakistanais. Dans la coalition, on trouve également l'Ex-Premier ministre Nawaz Sharif - celui-là même que Pervez Musharraf avait évincé du pouvoir lors de son coup d'Etat en 1999. Les adversaires de Musharraf lui reprochent ses dérives autocratiques et son sentiment d'être indispensable au pays: «Je suis triste et bouleversé! Le Pakistan se trouve dans une mauvaise spirale, les pauvres gens souffrent. A cause d'eux, je suis profondément triste.»

Musharraf n'a pas bénéficié de beaucoup de soutien, ni de l'armée ni des Etats Unis. Le Pakistan est pourtant un allié-clef des Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme". Depuis les attentats du 11 septembre 2001, Musharraf se posait volontiers en rempart contre l'islamisme. Mais les Etats-Unis lui reprochent de plus en plus de n'avoir pas su lutter efficacement contre la présence d'Al-Qaïda et des talibans dans les zones tribales du nord-ouest du pays.

La Constitution prévoit que l'intérim sera confié au président du Sénat.

Un nouveau président devrait être élu dans un délai de 30 jours, par un collège électoral composé des membres des deux chambres du Parlement et des quatre assemblées provinciales.