Le Puntland, un État pas comme les autres

Après la chute de Mohamed Siad Barre, en 1991, la Somalie a éclaté en régions et fiefs, tenus par des clans. En mai 1991, au nord, le Somaliland a proclamé son indépendance. En 1998, c'est le Puntland, au nord-est, qui à son tour annonce son autonomie. Cependant, à la différence du Somaliland voisin, le Puntland ne revendique pas l'indépendance vis-à-vis de la Somalie mais plaide pour un Etat fédéral. Des institutions locales, c'est-à-dire un gouvernement, un parlement et une administration existent et fonctionnent normalement. Mais, ni le Puntland ni le Somaliland ne sont reconnus par la communauté internationale et les voisins directs de ces deux pays, à savoir Djibouti et l'Ethiopie, refusent de reconnaître ces deux Etats par peur de voir resurgir le démon nationaliste sur leurs sols.

Un enjeu géostratégique

Au plan économique, les échanges commerciaux se font surtout avec la péninsule arabique et notamment avec le Yémen et Dubaï, où vivent de nombreux commerçants somaliens et l'exploration pétrolière en cours pourrait permettre au Puntland d'engranger d'importantes devises.

Par ailleurs, le Puntland constitue un enjeu géostratégique pour la communauté internationale. Le pays borde en effet l'une des plus importantes routes maritimes mondiales. Celle-ci relie l'Europe et l'Asie. Le transport de pétrole et de gaz naturel du Moyen-Orient et du reste de l'Asie, destinés aux pays européens et aux États-Unis d'Amérique, y passe plus particulièrement.

Le Puntland, c'est une superficie de près de 150 000 Km², c'est à dire un quart de la Somalie. Sa population est estimée à 2 500 000 personnes soit également 25 % de la population somalienne.