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Le Rwanda au Conseil de sécurité, ça laisse pensif

Konstanze von Kotze27 octobre 2012

Cette semaine, les journaux s'intéressent notamment au Rwanda qui a été admis vendredi dernier comme membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Une décision qui laisse les journaux pensifs.

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Eine Fahne der Vereinten Nationen weht vor dem Verhandlungssaal der UN-Klimakonferenz (UNFCCC) am Freitag (06.08.2010) in Bonn. Die Konferenz hat den kommenden Weltklimagipfel in Cancun/Mexiko (29.11. bis 10.12.2010) vorbereitet. Foto: Oliver Berg dpa/lnw
UN FlaggeImage : picture-alliance/dpa

C'est la première fois depuis le génocide de 1994 que le Rwanda est autorisé à siéger au Conseil, observe die tageszeitung et à Kigali, on s'en réjouit. "Le Rwanda, du fait de son passé tragique, peut apporter au Conseil de sécurité de l'Onu une perspective unique sur la paix et la guerre" a déclaré le gouvernement sur le réseau social Twitter. A Kigali, on s'en réjouit et on est aussi soulagé, poursuit le journal car ces derniers mois, les aspirations du Rwanda vis-à-vis de ce siège convoité ont été sévèrement critiquées.

Aurait-on oublié le rapport des experts de l'Onu qui accusent les autorités rwandaises de soutenir voir même de diriger le mouvement rebelle du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo ? Avec de telles accusations, les hauts gradés de l'armée rwandaise pourraient bien devoir répondre de leurs actes si les crimes de guerre commis par le M23 atterissaient devant la Cour pénale internationale, écrit die tageszeitung.

Pour l'heure cependant, la Grande Bretagne par exemple - allié le plus proche du Rwanda au niveau international et membre permanent du conseil - se réjouit de pouvoir travailler avec Kigali pour mettre fin aux violences chez son voisin. Il faut rappeler que le Conseil de sécurité joue un rôle essentiel dans le conflit congolais. Le plus gros contingent de casques bleus au monde est stationné en RDC. Le Conseil peut par rapport prendre des sanctions à l'encontre des groupes armés de la région, sur la base des rapport que lui remettent ses experts. Grâce à son admission, le Rwanda pourra, durant les deux années à venir, influer sur la prise de ces sanctions. "Le Rwanda se surveille désormais lui-même" titre ainsi Der Tagesspiegel.

Choc des cultures

Hamburg Piraten-Prozess Somalia
Tribunal de Hambourg, le jour du verdictImage : picture-alliance/dpa

Les journaux se penchent aussi sur la condamnation par la justice allemande de dix pirates somaliens à des peines de deux à sept ans de prison. Condamnation pour une attaque commise en 2010 sur un navire battant pavillon allemand. Le procès a duré près de deux ans. Pendant deux ans, écrit die Welt "deux mondes se sont téléscopés" comme jamais auparavant dans un tribunal allemand.

A Hambourg, où s'est déroulé le procès, cela fait longtemps que la procédure fait polémique. Cela fait longtemps que l'on se demande si la justice allemande est tout bonnement apte à enquêter et à se prononcer sur un tel cas. Sommes-nous en mesure de porter un jugement sur les vies de ces accusés ? Ces vies qui sont si étrangères aux nôtres ? Les magistrats allemands ont beau tout faire pour que le procès se déroule au mieux, ils n'étaient pas les mieux qualifiés pour traiter ce genre de délits et ce genre d'accusés. "Leurs agissements n'ont été appréciés qu'à travers un prisme européen" a déclaré un Somalien venu assisté au procès de ses compatriotes et interviewé par le quotidien Neues Deutschland. Au final, les seuls qui ont l'air de vraiment saluer l'issue d'un procès qui aura tout de même coûté plus d'un million d'euros sont les armateurs allemands.

Interventions militaires : où, qui, comment, pourquoi ?

Gipfel Afrikanische Union Addis Abeba
L'Union africaine a besoin de soutiens notamment financiersImage : dapd

La chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir en début de semaine que l'Allemagne soutiendrait une intervention militaire au Mali ou plus exactement qu'elle appuierait la formation de l'armée malienne et qu'elle apporterait une aide logistique et financière pour la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays. La Süddeutsche Zeitung s'interroge sur la meilleure façon pour l'Allemagne et l'Occident de contrer la menace islamiste dans la région et sur le continent africain, une menace trop longtemps ignoré. Pour le journal, il suffit de penser à l'Afghanistan, à l'Irak mais aussi à toutes ces guerres assymétriques - Kenya, Algérie, Vietnam - pour comprendre que ce n'est pas une intervention de grande envergure avec des troupes au sol qui doit être privilégiée. La solution se trouve de plus en plus au niveau régional, au niveau de l'Union africaine. L'Occident doit soutenir l'UA, c'est désormais une évidence.

Gendarme de l'Afrique

Tschad Präsident Idriss Dedy Itno
Le président tchadien, un homme à qui les Occidentaux veulent du bienImage : picture-alliance/dpa

Aider l'Union africaine ou l'un de ses membres... le Tchad par exemple. Même si le président Idriss Déby dirige le pays depuis plus de 20 ans d'une main de fer, les Occidentaux le considère comme un partenaire clef notamment depuis que la crise a éclaté au Mali.

Les Occidentaux et notamment la France note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. François Hollande a beau avoir déclaré la fin de la Francafrique, il semble que la France se sente toujours investie d'une mission quant au maintien de l'ordre en Afrique. Paris n'hésite pas pour ce faire à recevoir les mauvais élèves du continent : le Burkinabè Blaise Compaoré, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika ou Idriss Deby qui est attendu à la fin du mois dans la capitale. "Le Tchad est pour nous le garant de la stabilité dans la région", déclare un diplomate français basé à N'Djamena et cité par la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Frontalier de la Libye et du Niger, de la région du Darfour et de la ville de Maiduguri au Nigéria, ville où est née la secte islamiste Boko Haram, on comprend pourquoi l'Occident soigne en ce moment ses relations avec Idriss Déby. Il dispose d'une armée entraînée aux combats dans le désert et qui est bien équipée, contrairement à celles d'autres Etats sahéliens. Le président tchadien a déjà fait part de son accord de principe concernant l'envoi d'un contingent au Mali mais il négociera à coup sûr la participation de ses soldats à prix d'or.

Hommage à Alf Khumalo

Alf Khumalo ou la légende sud-africaine de la photographie, écrit die tageszeitung. Il est décédé dimanche dernier à l'âge de 82 ans et après avoir passé sa vie à photographier son pays. Il était un ami proche de l'ancien président Nelson Mandela, dont il a documenté précisémment toute la carrière politique. Autodidacte, il a reçu de nombreux prix et a notamment travaillé pour Drum, un magazine à destination de lecteurs noirs. Alf Khumalo y a publié des clichés racontant la vie dans les townships sous l'apartheid mais aussi les heures de gloire du jazz sud-africain. Son arme à lui était la photographie.