1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

"Le régime syrien peut compter sur son allié russe"

Audrey Parmentier
9 avril 2018

Les journaux reviennent sur la remise en liberté de Carles Puigdemont, sur l'attaque chimique présumée qui a eu lieu samedi dans la banlieue de Damas, ainsi que sur le choc après l'attaque à la voiture-bélier à Münster.

https://p.dw.com/p/2vjA8
People at hospital after alleged chlorine gas attack in Idlib
Image : picture-alliance/AA/M. Bekkur

"Deuil profond, confusion persistante, cette rage intérieure face à l'absurdité du crime horrible : les gens sont toujours en état de choc", peut-on lire dans les Westfälische Nachrichten. Et c'est le ton qui domine dans la plupart des journaux.

Deutschland Münster Attacke mit Campingbus | Gedenken Horst Seehofer & Armin Laschet
Hommage de la classe politique aux victimes de l'attaque de MünsterImage : picture-alliance/dpa/M. Kusch

Pour le Handelsblatt, la plus grande menace pour le pays, c'est que la peur du terrorisme ne détruise la démocratie. C'est pourquoi associer systématiquement violence et islamisme est dangereux. Peut-être, espère le quotidien, que les leçons de l'acte sanglant de Münster pourront permettre de dépasser ce réflexe.

Puidgemont, un invité qui n'est pas le bienvenu

Deutschland Puigdemont - Berlin
Image : picture-alliance/dpa/B. Pedersen

Carles Puigdemont sera Berlinois, titre die Welt. Une allusion au fait que l'ancien président de la Catalogne peut rester en Allemagne jusqu'à ce qu'une décision de justice soit prise.  C'est un invité d'Etat qui n'est pas le bienvenu, peut-on lire dans l'édition en ligne de l'hebdomadaire die Zeit.  Car si, jusqu'à présent, le gouvernement d'Angela Merkel avait réussi à se tenir hors du conflit catalan, avec la présence de Carles Puigdemont à Berlin, la pression augmente. 

La Syrie, sept ans de massacres

Les journaux commentent également l'utilisation présumée d'armes chimiques à Douma, en Syrie.

Pour la Süddeutsche Zeitung, quiconque se souvient des massacres que  Bachar al-Assad a perpétrés dans son propre pays peut imaginer qu'il n'hésitera pas une seconde à tuer les hommes, les femmes et les enfants avec du sarin, du gaz chloré ou d'autres méthodes atroces. Mais, précise le quotidien de Munich, sans preuves tangibles, ces certitudes ne valent rien. Ce qui compte, ce sont les biopsies et les échantillons de sol. Or, en temps de guerre, ils sont difficiles à prélever. 

Syrien Assad besucht Truppen in Ost-Ghuta
Bachar al-Assad rend visites aux troupes syriennes dans la Ghouta orientaleImage : picture-alliance/ZUMAPRESS/Syrian Presidency

En fait, écrit la Süddeutsche Zeitung, ce qu'il faut retenir de la Syrie, ce n'est pas l'utilisation d'armes chimiques, qui est interdite par le droit international. Mais bien les sept années de meurtres commis par al-Assad sur sa propre population. Peu importe la manière dont les enfants ont été tués, conclut le journal, si les gouvernements avaient vraiment voulu intervenir, ils auraient eu le temps de trouver des raisons. Mais ils n'ont rien fait.

Le régime syrien peut compter sur son allié russe, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Peu importe les crimes que commettent les troupes de Bachar al-Assad sur les civils, la Russie les justifie immédiatement. Les nouveaux rapports concernant l'utilisation d'armes chimiques, les images d'enfants gazés? A en croire les Russes, ce ne sont là que des provocations pour protéger les terroristes et justifier les frappes militaires étrangères. Les dirigeants de Moscou sont donc profondément complices des crimes contre le peuple syrien, s'indigne la Faz.

Les Kieler Nachrichten, elles, se tournent du côté de Washington. Il y a désormais des voix qui s'élèvent, écrit le quotidien, pour que Donald Trump mette ses menaces à exécution. Mais dans la guerre en Syrie, un conflit régional qui pourrait très vite s'étendre, il vaudrait mieux se contenter de la diplomatie et de l'aide humanitaire.