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Le sommet du désarroi

21 mai 2012

La presse allemande d'aujourd'hui revient on s'en doute sur le sommet du G8 à Camp David, aux États-Unis. Un sommet dont la majorité des commentateurs s'accordent à dire qu'il a été le plus décevant de tous.

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Le G8, une grande famille qui évite de se déchirer
Le G8, une grande famille qui évite de se déchirerImage : picture-alliance/dpa

Les huit plus grands pays industriels de la planète se sont engagés chez Barack Obama à tout faire pour renforcer et relancer les économies européennes, explique la Süddeutsche Zeitung. En ajoutant que les mesures ne peuvent pas être les mêmes pour tout le monde. Une déclaration qui ne gênera personne. Ni Angela Merkel et sa politique de rigueur, qui refusait le terme de « programme conjoncturel », ni François Hollande qui se satisfait des « mesures immédiates de relance économique » citées par le communiqué final. Camp David n'a pas vu bouger d'un millimètre la ligne de conflit entre rigueur et croissance.

La chancelière, porte-bannière de la stratégie anti-crise en Europe, n'a pas été à la noce, souligne toutefois la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La situation de la zone Euro est toujours aussi préoccupante. Et la petite Grèce qui vacille au bord du gouffre attise encore les inquiétudes de ses partenaires. Il est vrai que l'amoncellement de dettes pendant des décennies ne peut pas s'envoler du jour au lendemain par un communiqué péremptoire. Lors de ce sommet, on a surtout maquillé les divergences profondes qui existent sur la manière de relancer la croissance économique.

G8 Gipfel Symbolbild Euro Schuldenkrise
La zone Euro est-elle à bout de souffle ?Image : picture-alliance/dpa

Le G8 a déclaré que la Grèce devait rester dans la zone Euro tant qu'elle remplit ses obligations, s'exclame la Frankfurter Rundschau. Au vu de l'échec patent des remèdes de cheval appliqués par Athènes, il est vraiment nécessaire de rééchelonner la dette grecque. Allonger les délais, diminuer les taux d'intérêt, voire suspendre les remboursements pour une certaine période pourrait redonner plus de marge de manœuvre à l'économie grecque pour se reprendre. Les Grecs verrraient enfin le bout du tunnel et pourraient alors résister aux sirènes du populisme.

Fitch Griechenland
L'avenir de la Grèce est plus qu'incertainImage : AP

Que va devenir la Grèce ? Et les banques espagnoles ? Que faire si les citoyens perdent confiance et retirent leurs fonds ? Les participants au sommet de Camp David ne répondent pas à ces questions, regrette die tageszeitung. Et le fait qu'Angela Merkel ait insisté pour qu'Athènes ne reste dans la zone Euro que si les Grecs acceptent les mesures de rigueur imposées, rend l'éviction d'Athènes plus vraisemblable encore. Le 17 juin prochain, les Grecs doivent élire un nouveau parlement dans le cadre d'un scrutin qui sera décisif pour l'avenir du pays. Ce sommet du G8 a surtout été le sommet du désarroi, conclut le quotidien de Berlin.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau