Le SPD au pays des merveilles

"Dilemme à la Steinmeier" titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le programme électoral du SPD adopté à l'unanimité ce week-end par les instances dirigeantes du parti a clairement glissé à gauche. La question est de savoir à quel point le candidat à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, a mis la main à la pâte. Il est probable que les réponses à cette question n'arrivent qu'après les élections législatives de l'automne. Le candidat du SPD a été l'un des artisans de l'agenda de réformes 2010 adopté sous le prédécesseur d'Angela Merkel, Gerhard Schröder. Le nouveau programme électoral du SPD donne cependant l'impression que Steinmeier va devoir faire la publicité d'un parti social-démocrate qui est revenu en arrière, d'un parti qui fredonne de nouveau sa vieille rengaine selon laquelle l'Etat est responsable du bonheur et de la prospérité de chacun.

"Le SPD au pays des merveilles" renchérit die Welt. L'avenir que promet Steinmeier et son parti avec une emphase exagérée est tout simplement rétro. Ils n'ont rien retenu des leçons du passé.

Autre son de cloche du côté de die Tageszeitung, qui vient par ailleurs de fêter ses trente ans. Il faut avoir lu le programme attentivement pour se rendre compte qu'il n'est pas si à gauche que le prétendent le SPD et la plupart des quotidiens. Les grands titres - baisse des impôts sur les bas revenus, augmentation pour les plus riches - sont rutilants mais non contraignants. Exemple: le SPD souhaite la mise en place d'un salaire minimum mais le programme ne précise pas son montant. En bref, les propositions du SPD sont celles d'un parti qui pense déjà au compromis à faire pour pouvoir gouverner avec le FDP, le parti libéral.

La Süddeutsche Zeitung revient sur le Sommet des Amériques qui s'est terminé hier soir à Trinité-et-Tobago. Le président américain Barack Obama a trouvé les bons mots et s'il parvient à les transformer en actes, le sud et le nord du continent se rapprocheront. L'Amérique latine a besoin des Etats-Unis et vice-versa. Les ressources de la région sont essentielles pour les deux parties, même en temps de crise. L'Amérique latine conclut le quotidien, a besoin d'une coopération d'égal à égal.

Dernier mot sur la conférence internationale sur le racisme qui s'ouvre aujourd'hui à Genève. Une conférence boycottée par plusieurs pays dont les Etats-Unis et l'Allemagne. Pour le journal local Neue Osnabrücker Zeitung, la réunion n'avait même pas commencé que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et les autres opposants d'Israël pouvaient déjà se frotter les mains. En boycottant la conférence, l'Occident dessert sa cause : quiconque veut se battre pour les droits de l'homme doit avoir le courage d'en agiter le drapeau.