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Le spectre des interventions passées

Konstanze von Kotze26 août 2013

À la Une : le dossier syrien et les différentes options d'intervention de la communauté internationale, notamment des États-Unis. Il est aussi question de l'extrême droite en République tchèque et en Allemagne.

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Barack Obama face au dilemne syrienImage : Reuters

Barack Obama, entouré de ces conseillers militaires et politiques, est penché, l'air soucieux, sur une carte de la Syrie. Au-dessus de lui, des spectres menaçants qui tournoient : la Bosnie, l'Afghanistan, l'Irak. C'est la caricature du jour de la Süddeutsche Zeitung. Pour le journal, il est clair que les interventions militaires sont lancées ou non en fonction de leur coût et des avantages qu'elles rapportent.

Pour l'Occident, et en premier lieu pour les USA, la balance syrienne penchait jusqu'à présent clairement du côté de la non intervention militaire avec le poids de l'Afganistan et de l'Irak, le risque militaire, le manque de perspective politique, la position de la Russie...

Depuis mercredi cependant, le rapport de forces a radicalement changé avec les révélations concernant l'usage présumé d'armes chimiques. Il est maintenant question de crime contre l'humanité. La "ligne rouge" du président Obama est franchie.

Pour la Frankfurter Rundschau, le danger de voir la guerre en Syrie s'étendre en cas d'intervention est grand, mais l'Occident doit agir. Ne rien faire, c'est ouvrir la porte à de nouvelles attaques à l'arme chimique.

Le journal s'intéresse par ailleurs au choix cornélien face auquel se trouve Washington. Le président américain a certes raison de vouloir attendre les résultats de l'enquête, même si les États-Unis en savent déjà probablement bien plus qu'ils ne veulent l'avouer. Le fait est que, quelles que soient les preuves qu'ils réuniront, ils souffiront d'un manque de crédibilité : les arguments pipés de George W. Bush pour justifier une intervention en Irak sont encore dans toutes les mémoires.

De Prague à Berlin, l'extrême droite est là

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient, elle, sur les manifestations d'extrémistes de droite contre la minorité des roms, organisées ce week-end en République tchèque. Pour le journal, ces rassemblements n'avaient rien à voir avec la difficulté du vivre ensemble. Ils étaient ouvertement racistes et on voit mal comment on peut discuter sérieusement avec des gens qui tentent de pénétrer par la violence dans un quartier essentiellement habité par des roms.

Rechte Proteste Berlin-Hellersdorf NPD
Le NPD en campagne à Berlin. Sur la pancarte, on peut lire "stop à l'invasion des demandeurs d'asile"Image : picture-alliance/dpa

Ce qui est dangereux, estime encore le quotidien, c'est qu'il semble que de plus en plus de Tchèques soutiennent les théories de l'extrême droite. Les autorités politiques doivent agir... à Prague, mais aussi à Berlin où le parti néonazi NPD a battu campagne ce week-end et pas n'importe où.

Le quartier de Hellersdorf, écrit die tageszeitung, est aussi celui où des habitants ont récemment pris des demandeurs d'asile à partie. Heureusement, si l'on peut dire, la population n'a pas été dupe et le meeting du NPD n'a pas fait beaucoup d'émules tellement il était évident qu'il s'agissait avant tout de récolter des voix.

Mais le parti d'extrême droite a déjà annoncé qu'il allait revenir. C'est tout sauf une bonne nouvelle pour les demandeurs d'asile qui vivent à Hellersdorf et qui ont bien plus besoin de calme et de protection que de militants néonazis en campagne.