1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le terrorisme islamiste, un danger pour l'Allemagne

Aude Gensbittel18 mai 2005

Au cœur des commentaires de la presse allemande de ce matin : le rapport sur la sécurité de l’Etat pour 2004, présenté hier par le ministre de l’intérieur, Otto Schily. Un rapport qui présente notamment le terrorisme islamiste comme l’un des principaux dangers pour la démocratie allemande.

https://p.dw.com/p/C9du
Otto Schily et Heinz Fromm, président de l'office de la protection de la constitution
Otto Schily et Heinz Fromm, président de l'office de la protection de la constitutionImage : AP

Selon Otto Schily, ce ne sont pas les néonazis et le parti d’extrême-droite NDP qui représentent le plus grand danger pour la démocratie, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Un pourcent des trois millions de musulmans vivant en Allemagne sympathisent avec une organisation islamiste ou en font même partie. Le chiffre n’est pas énorme, mais 30 000 personnes suffisent à offrir des cachettes aux véritables terroristes, voire un soutien pour leur activités. Pour la FAZ, quand on sait à quel point il est difficile de réunir des preuves dans le domaine du terrorisme islamiste, le fait que 171 enquêtes soient déjà en cours est un réel signal d’alarme.

Le discours du ministre de l’intérieur contient un message très réaliste, estime quant à elle die Welt, ce n’est pas seulement le terrorisme qui nous menace, mais aussi l’extrémisme, qui peut mener à des actes de violences. Aussi spectaculaires que soient les dispositifs policiers lors des visites d’Etat et les razzias dans les refuges islamistes, il faut savoir que la lutte contre la démocratie est avant tout du domaine de l’idéologie. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont à tel point engagées dans le terrorisme islamiste que même les autorités allemandes sont au courant, poursuit le quotidien conservateur. Mais combien d’entre eux sont allés ici à l’école coranique, n’ont reçu qu’une éducation limitée dans les ghettos des grandes villes et ont épousé des femmes venues de leur pays d’origine, qui acceptent un modèle familial archaïque parce qu’elle ne connaissent rien d’autre ? Selon le journal, cela fait longtemps que cette « société parallèle » dont on parle tant, a créé de nombreux lieux où ni la langue, ni la loi, ni la police allemandes n’ont leur place.

Les procédures juridiques contre des terroristes islamistes présumés ont échoué à plusieurs reprises, rappelle de son côté la Süddeutsche Zeitung. C’est pourquoi les autorités allemandes font tout pour mettre des bâtons dans les roues des prédicateurs de la haine, qui incitent à la violence, même si aucun délit concret ne peut leur être reproché. Ce ne sont que de petites tentatives, souvent sans résultats, de maîtriser le danger. Mais au moins elles font comprendre aux agitateurs extrémistes qu’ils ne sont pas les bienvenus en Allemagne.