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Le Vatican épinglé par l'Onu

Anne-Claude Martin6 février 2014

Le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies a critiqué la politique du Vatican face aux cas de pédophilie commis par des membres du clergé. Et notamment d'avoir couvert, dans le passé, les auteurs d'abus sexuels.

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Derrière la façade, un scandale étouffé pendant des années
Derrière la façade, un scandale étouffé pendant des annéesImage : Getty Images

C'est la première fois que le Saint-Siège se retrouve sévèrement mis en cause par un organe de l'Onu qui fait autorité dans son domaine. Le Comité de l'Onu, qui veille notamment au respect de la Convention aux Droits de l'enfant mise en œuvre en 1989, a par ailleurs demandé au Vatican de suspendre les personnes soupçonnées d'abus sexuels et de remettre à la justice tous les pédophiles ayant des fonctions au sein de l'Eglise, contrairement à ce qui se faisait dans le passé.

L'Église catholique a-t-elle fait tout ce qu'il fallait pour répondre aux abus commis par des membres du clergé?
L'Église catholique a-t-elle fait tout ce qu'il fallait pour répondre aux abus commis par des membres du clergé?Image : picture-alliance/ANP

Le Comité se dit inquiet du fait que le Saint-Siège n'ait pas reconnu l'étendue des crimes commis et qu'il n'ait pas pris les mesures nécessaires pour traiter les cas de sévices sexuels sur des enfants. Pour la présidente du Comité, Kristen Sandberg, le Vatican viole la Convention sur les Droits de l'enfant : « Dans les cas d'abus sexuels par le clergé - nous parlons de dizaines de milliers de cas dans le monde - notre principale conclusion est que le Saint-Siège a adopté des pratiques qui n'ont pas empêché les abus de se poursuivre. »

Réaction du Vatican

Mais le Vatican ne l'entend pas de cette oreille. Dans un premier temps, le Saint-Siège a pris acte des conclusions du comité des droits de l'enfant. Mais il a également accusé l'Onu de « déformer » les faits dans un rapport « préparé à l'avance ». Cependant pour certains catholiques pratiquants, il est temps qu'un changement s'effectue au sein de l'Église, comme l'explique Christian Weisner du mouvement populaire pour l'Église, KirchenVolksBewegung :

Christian Weisner, catholique engagé, réclame des changements au sein de l'Église
Christian Weisner, catholique engagé, réclame des changements au sein de l'ÉgliseImage : picture-alliance/dpa

« Je pense que cela doit être contrôlé par le droit ecclésiastique afin que l'Église et ses institutions coopèrent avec les institutions gouvernementales. Jusqu'à présent, il a d'avantage été question de comprendre que l'auteur est plus protégé que l'enfant concerné. Et je pense que ces dommages psychiques et corporels, que des enfants et des adolescents mais aussi beaucoup de femmes ont subis dans l'église catholique à travers un viol, n'ont jusqu'à présent pas du tout été pris en compte par le droit ecclésiastique. »

À noter également que le Comité demande à l'Église de revoir sa position sur les avortements quand la santé de la mère est menacée et d'amender le droit canon en conséquence pour définir les cas où l'avortement pourrait être autorisé.