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Le vote suisse révélateur d'un malaise

Philippe Pognan11 février 2014

Les journaux se font encore largement l'écho des réactions au résultat du vote suisse sur la limitation de l'immigration et évoquent ses possibles conséquences et retombées en Europe.

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Drapeaux de la Suisse et de l'Union européenneImage : picture-alliance/dpa

Il n'est pas sûr qu'un référendum sur le même thème de l'immigration dans l'un des pays membres de l'Union européenne obtienne un résultat différent que le vote suisse, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il existe un sentiment en Europe – largement répandu chez ceux qui ne se trouvent pas du côté ensoleillé de l'européisation et de la mondialisation – le sentiment de ne pas être maître du destin national, de ne plus être le « maître chez soi ». Dans les pays qui doivent surmonter la crise européenne de l'endettement, cela renforce le sentiment de subir une ingérence. Les gens perdent confiance en leurs gouvernements, accusés à tort ou à raison, d'être responsables de la crise. Et c'est ce sentiment qui alimente le soutien aux partis populistes d'extrême-droite, l'UKIP en Grande-Bretagne, le Front National en France, le FPÖ en Autriche, pour ne nommer que les plus connus. Et, avertit l'éditorialiste, c'est ce qui leur vaudra de brillants résultats lors des élections européennes en mai prochain.

Marine Le Pen und Geert Wilders 13.11.2013 in Den Haag
Deux dirigeants d'extrême-droite: la Francaise Marine Le Pen (Front National) et le Néerlandais Geert Wilders (PVV, Parti pour la liberté)Image : Martijn Beekman/AFP/Getty Images

Un avis partagé par die tageszeitung de Berlin qui souligne que la politique européenne est sous pression. À trois mois des élections européennes, les partis populistes eurosceptiques en Autriche, en France ou aux Pays-Bas sont donnés gagnants dans les sondages. Leurs députés pourraient conquérir jusqu'à un quart des sièges du Parlement européen.

Et sous le titre « Bruxelles le bec dans l'eau face au vote suisse », l'éditorialiste constate le manque de réactions décidées de la part des Européens qui, relève t-il, étaient persuadés que le non l'aurait emporté.

Deutschland ADAC Skandal beim Gelben Engel
L'ADAC est allé contre le murImage : Reuters/Michael Dalder

Même constat pour la Süddeutsche Zeitung, qui relève plutôt au sein de la Commission européenne des sentiments de déception, de contrition, d'irritation. Toutefois les ministres européens des Affaires étrangère réunis lundi à Bruxelles se sont au moins mis d'accord qu'il fallait faire comprendre aux Suisses le sérieux de la situation, et cela de manière moins réservée que ne l'a fait la Commission jusqu'ici…

Autre thème qui fait la Une de la plupart des journaux ce mardi : la réputation ruinée de l'ADAC, le plus ancien et le plus important club automobile d'Allemagne, après la révélation de fraudes et de manipulations.

« ADAC : Sinistre total pour la crédibilité » titre en Une le quotidien Die Welt. Le journal commente l'énorme scandale du club automobile allemand, scandale qui dure depuis trois semaines déjà après les révélations de la manipulation d'un vote sur la "voiture préférée" des Allemands. « L'ange jaune », prix baptisé en référence aux couleurs de l'automobile-club, avait été décerné à la dernière Golf de Volkswagen après un prétendu vote des lecteurs de l'ADAC Motorwelt, une revue destiné aux adhérents de l'association, et dont les recommandations sont très suivies.

ADAC Logo
Image : picture-alliance/dpa

Il s'est avéré que tout était truqué, comme du reste les neuf précédentes éditions du prix – toujours décerné à des marques allemandes. Les firmes ainsi honorées ont depuis rendu leurs prix à l'ADAC. Le scandale a abouti lundi à la démission du président de l'ADAC. Le plus ancien automobile-club d'Europe a célébré cette année ses 111 ans d'existence, mais, analyse le journal, l'autoritarisme, la mauvaise gestion et la taille gigantesque de l'ADAC ont fait caler son moteur !