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L’Egypte entame un processus de transition politique

13 février 2011

Deux jours après la démission du président Hosni Moubarak, l’armée et le gouvernement veulent un retour à l’ordre et à la sécurité dans le pays.

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Les soldats tentent de rétablir la circulation sur la place TahrirImage : AP

Maintenant que la principale revendication des manifestants a été exaucée – le départ du président – l'Egypte a un grand travail qui l'attend pour rétablir la démocratie et réparer les injustices du régime Moubarak. Samedi le conseil suprême des forces armées a promis une « transition pacifique » vers « un pouvoir civil élu ». Il a assuré que l'Egypte respecterait les traités régionaux et internationaux qu'elle a signés. Dimanche, les responsables militaires ont annoncé la dissolution du parlement et la suspension de la constitution. Une commission sera créée pour amender le texte constitutionnel et les changements seront soumis à l’avis de la population par un référendum. L'armée a aussi annoncé que des élections auraient lieu dans les six mois à venir. Il s’agissait de l’une des principales revendications des manifestants.

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L'armée a assuré que l'Egypte respecterait le traité de paix avec IsraëlImage : AP

Quant au gouvernement égyptien mis en place par le chef de l'Etat quelques jours avant sa démission, il restera en place jusqu'à la fin de la transition, puis une nouvelle équipe sera nommée sur la base de principes démocratiques, c'est ce qu'a fait savoir un porte-parole du gouvernement. « La sécurité est la première priorité du gouvernement égyptien », a de son côté déclaré le Premier ministre Ahmad Chafic. Il s'agit aussi de relancer l'économie et de revenir à la normale. Dans la capitale, l'armée a commencé à évacuer la place Tahrir, où s'étaient rassemblés les manifestants au cours des dernières semaines, pour permettre de rétablir le trafic. Des milliers de personnes sont revenues sur place dimanche. Certains manifestants ont prévenu qu'ils resteraient sur la place Tahrir pour protéger la révolution et mettre la pression sur le conseil suprême des forces armées, afin que leurs autres revendications ne soient pas oubliées.

Revolution in Ägypten Flash-Galerie
Certains manifestants sont restés sur la place TahrirImage : AP

C'est une autre manifestation d'un autre genre qui a eu lieu près du ministère de l'Intérieur : celle des policiers. Environ 400 membres de la police ont réclamé des hausses de salaire et demandé l'exécution de l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli. Des incidents ont eu lieu avec l'armée et plusieurs soldats ont tiré des coups de feu en l'air. Par ailleurs les comptes de l'ancien ministre de l'Intérieur et de sa famille ont été gelés. La justice égyptienne poursuit en effet son travail. Le procureur général a interdit à l'ancien Premier ministre Ahmad Nazif et au ministre de l'Information Anas el-Fekki de quitter le pays. Le ministre de l'Information a par la suite annoncé sa démission samedi soir.

Tutanchamun
Une statue de Toutankhamon a été dérobée du musée égyptien au CaireImage : PA/dpa

En plus des nombreuses victimes civiles, des blessés et des dégâts matériels pendant les semaines de contestation, le patrimoine culturel égyptien aura lui aussi souffert du chaos. Le secrétaire d'Etat aux Antiquités, Zahi Hawass, a annoncé que huit pièces de grande valeur avaient disparu du Musée égyptien du Caire, qui se trouve à côté de la place Tahrir. Des voleurs avaient réussi à pénétrer dans le bâtiment le 28 janvier pendant le rassemblement des manifestants.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Moulay Abdel Aziz