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L'Egypte s'invite dans les consultations germano-israéliennes

31 janvier 2011

Les troisièmes consultations bilatérales sont marquées par un sujet dominant : la difficile situation d’Israël dans un Proche Orient de plus en plus agité et la déstabilisation de son grand voisin égyptien.

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Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman (g) et son homologue allemand Guido WesterwelleImage : AP

Du jour au lendemain, l’une des constantes de la stratégie sécuritaire israélienne s’est effondrée : jusqu’au week-end dernier, les chefs militaires et politiques de l’Etat hébreu ne devaient guère se faire de soucis au sujet de la longue frontière commune avec l’Egypte. Frontière sécurisée depuis 1979 par un Traité de paix entre Israël et l’Egypte, le premier traité de paix passé avec un Etat arabe. Déjà les experts militaires plaident pour repenser la stratégie, arguant que l’étroite coopération entre les services de sécurité israéliens et égyptiens ferait bientôt partie du passé.

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Frontière entre Israël et l'EgypteImage : DW

En effet jusqu’ici le régime de Moubarak coopérait étroitement avec Israël contre les « ennemis communs », à savoir les Frères Musulmans en Egypte et le mouvement islamiste du Hamas dans les territoires palestiniens. Face au soulèvement populaire contre Hosni Moubarak, principal allié d’Israël au Proche-Orient, l’Etat hébreu prend conscience de son isolement stratégique dans la région. Le gros titre de l’un des principaux quotidiens israéliens ce matin: « Nous sommes seuls, sans un allié ».

Il est clair qu’au cours des prochains mois, l’Egypte sera avant tout occupée par sa propre situation intérieure. Et depuis la guerre de Gaza, l’alliance stratégique avec la Turquie s’est transformée en une franche animosité. En Jordanie, le roi Abdullah refuse carrément de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Au Liban, le Hezbollah islamiste est parvenu au pouvoir tandis qu’en Cisjordanie, le président Mahmoud Abbas a de plus en plus le dos au mur. Selon le gouvernement israélien, la perspective d’un vaste mouvement de démocratisation dans les pays arabes va de pair avec l’arrivée au pouvoir de forces islamistes.

Quant au soutien de l’occident pour Israël, que ce soit à Washington ou à Bruxelles, il diminue, estime le chef de gouvernement israélien lui-même. Actuellement la République Fédérale d’Allemagne lui semble le seul partenaire vraiment fiable au sein de l’Union européenne. C’est ce qu’a rappelé Benjamin Netanyahu aux membres de son cabinet juste avant la venue en Israël de la chancelière Angela Merkel :

Israel / Netanjahu / Ministerpräsident
Le Premier ministre israélien Benjamin NetanyahuImage : AP

« Nous avons de nombreux intérêts communs: l’économie, la sécurité, la politique étrangère. Et c’est notre volonté de faire progresser la paix. Nous considérons l’Allemagne comme le partenaire le plus important dans nos relations avec l’Europe. C’est l’un des plus importants Etats du monde et l’un des Etats les plus importants pour Israël. Et il va de soi qu’au cours de cette visite, nous discuterons de l’évolution de la situation dans la région. »

Conscient de l’importance du rôle de l'Egypte dans le processus de paix israélo-palestinien et pour contre-balancer l’influence de l'Iran dans la région, Benjamin Netanyahu a malgré tout exprimé l'espoir que la stabilité de ses rapports avec Le Caire ne souffrira pas de la crise en cours.

Dans le cadre de sa visite officielle de deux jours, la chancelière Angela Merkel doit mener entre autres des entretiens avec le président israélien Shimon Peres comme avec la chef de file de l’opposition israélienne, Tzipi Livni.

Auteurs : Clemens Verenkotte, Philippe Pognan
Edition : Jean-Michel Bos / let