L'environnement provoque la discorde
3 février 2009
Les journaux allemands reviennent notamment sur l'échec du gouvernement à mettre en place une loi fédérale sur l'environnement, qui aurait unifié les différentes normes en vigueur dans les seize Etats régionaux du pays. Ce week-end, les discussions à ce sujet ont en effet échoué entre le ministre de l'Environnement, le social-démocrate Sigmar Gabriel et le gouvernement de Bavière – qui réunit les conservateurs de l'Union chrétienne-sociale et les libéraux du FDP.
La grande coalition n'arrive pas à se mettre d'accord sur une loi fédérale sur l'environnement, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'un des objectifs les plus importants de la coalition en matière de politique environnementale ne sera donc pas atteint avant les prochaines élections, écrit le journal, et à présent les sociaux démocrates et les conservateurs se rejettent mutuellement la responsabilité de cet échec. Le ministre de l'Environnement se sent délaissé par Angela Merkel, celle qu'on surnomme pourtant la chancelière du climat, écrit la FAZ. Mais à l'heure actuelle, Angela Merkel préfère éviter les conflits dans ses propres rangs. Car au bout du compte, la CDU-CSU, c'est-à-dire les unions chrétiennes, sont plus importantes pour elle que la grande coalition.
Trop compliqué, trop bureaucratique, trop écolo, voilà les prétextes avancés par la CSU-CDU, estime la Frankfurter Rundschau. De quoi il s'agissait vraiment ? Ce qui était en jeu avec ce projet ? Peu de ceux qui ont dit non l'ont vraiment compris. La seule explication plausible, c'est qu'ils voulaient jouer un sale tour au ministre de l'environnement, un social-démocrate. Le résultat, c'est qu'en empêchant la mise en place de cette loi fédérale, les conservateurs ne font pas seulement du tort à leur propre chancelière. Ils ont surtout infligé un sérieux revers aux efforts pour créer une coexistence moderne et transparente entre la protection de l'environnement et les entreprises.
Die Welt revient de son côté sur les élections provinciales en Irak. Pour le premier scrutin depuis 2005, on s'attendait à des attaques et des attentats. Le soulagement est donc d'autant plus grand de voir qu'aucun incident n'a eu lieu. Le plus grand succès de ces élections est le retour des sunnites dans le système politique irakien. Après le renversement de Saddam Hussein, lui-même un sunnite, ils s'étaient sentis poursuivis et exclus. Dans la province d'Anbar, majoritairement sunnite, ils avaient boycotté les élections en 2005. L'attente des résultats, qui ne devraient être définitivement connus que dans quelques semaines, sera maintenant un test des progrès réalisés en Irak.